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« Chants d'espoir et de révolte ».

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En 2008, EPM publiait un CD de Rosalie Dubois sobrement intitulé« Chants de révolte 1796-1935 ». Le label récidive en 2014 (via Éponymes) avec un double CD, « Chants d'espoir et de révolte » interprété par la même chanteuse. Le premier CD de cette nouvelle édition est la copie de celui de 2008 avec ses 21 titres. Par contre, le second CD offre 23 titres exhumés par Bernard Ascal ; certains très connus comme Le Temps des cerises (paroles de Jean-Baptiste Clément), d'autres beaucoup moins - du moins par le plus grand nombre - comme Les Tombeaux de juin (paroles de Charles Gille). Une grande place est faite au XIXème siècle mais le XXème n'est pas absent. Si Rosalie Dubois interprète Le Chiffon rouge, elle chante également Le Chant des marais de l'antifasciste allemand Johann Esser qui reste largement méconnu. Ce chant a une histoire : il fut créé en 1933 par des prisonniers du camp de concentration de Börgermoor où les nazis avaient emprisonné des opposants politiques parmi lesquels le mineur et militant du KPD Johann Esser et l'acteur et metteur en scène Wolfgang Langhoff qui écrivirent les paroles et l'employé de commerce Rudy Goguel qui composa la musique. Puis le chant fut popularisé dans les Brigades internationales en Espagne dès 1937 par le chanteur Ernst Busch tout en continuant à se répandre dans les camps de concentration nazis… Et après la guerre il sera interprété un peu partout dans le monde dans diverses traductions. Pour faire vite. L'émotion est là ! Et une leçon d'histoire en ces temps où l'on veut nous faire oublier notre passé… Ce ne sont pas les moindres mérites de ce disque et de Rosalie Dubois…

Il n'est pas question de passer en revue dans cette note les 23 titres qui, tous, méritent l'attention pour le témoignage qu'ils apportent sur les conditions de vie, les pouvoirs qui se sont succédé, les luttes syndicales… Mais on peut signaler que la chanson ne se réduit pas à cette activité bêtifiante à laquelle la réduisent les tenants du tiroir-caisse qui confondent intentionnellement les notes de musique et la mélodie avec le bruit des espèces sonnantes et trébuchantes. La chanson peut être un vecteur de la révolte et de l'espoir, elle l'a été par le passé : elle l'est encore aujourd'hui mais les grands moyens de communication font tout pour étouffer la chanson critique ou revendicative… Qu'ils se méfient : dans l'adjectif trébuchantes, s'il y a le trébuchet (c'est-à-dire la balance du changeur), il y a aussi le verbe trébucher… Nous attendons le moindre faux pas du pouvoir et de ses laquais : c'est notre espoir et notre révolte n'est pas sans lendemains… Merci donc à Rosalie Dubois et à Bernard Ascal.

Lucien Wasselin.



Rosalie Dubois :
« Chants d'espoir et de révolte ».

Eponymes, coffret 2 CD EPO 61336.
Chez les bons disquaires (distribution Harmonia mundi), 17 €.




Printemps et poésie

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Quelques-uns des rendez-vous qui sont à l'affiche.



Cave poésie et Marathon des mots : Nouri Al-Jarrah

Vendredi 26 juin à la Cave poésie René Gouzenne de Toulouse, à 19 heures, Philippe Berthaut et Samir Arabi liront « Sept jours » du poète syrien Nouri Al-Jarrah. Une lecture tressée bilingue français-arabe (Salle du Foyer) dans le cadre du Marathon des mots.
« A l'instar de Mahmoud Darwich, le poème de Nouri al-Jarrah témoigne que tout beau poème fait partie de la résistance et que la révolution n'est pas seulement un fusil, elle est aussi le pouls du poète, le pinceau de l'artiste et la plume de l'écrivain », affirme sa traductrice Rania Samara.



Toulouse : la fête à Henri Heurtebise

Multiples compte parmi les plus anciennes revues de poésie de France. Son créateur et animateur, Henri Heurtebise, est le passeur inlassable du poème, organisateur notamment de lectures lancées en 1987 avec la librairie Ombres Blanches de Toulouse. L'infatigable éditeur et découvreur de nombreux poètes a rendu concret ce mot de Paul Celan pour qui « le poème est comme une poignée de main ».
Ses amis poètes toulousains en sont conscients et c'est dans la fraternité qu'ils ont décidé de le fêter le dimanche 28 juin, à 15h30, à la Cave Poésie de Toulouse, dans le cadre du Marathon des mots et en partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
Ils n'oublient certes pas qu'il est d'abord l'auteur de plus d'une vingtaine de recueils, un poète « libre-senteur », dont ils liront et chanteront des extraits de ses principaux livres. Lui-même dira certains de ses poèmes et répondra aux questions que la poésie suscite quand on veut « vivre grandeur nature ».
Participeront à cette fête en entrée libre : Michel Baglin, Philippe Berthaut, Georges Cathalo, Casimir Prat, Serge Pey, Jacqueline Roques, Bruno Ruiz, Christian Saint Paul et, bien sûr Henri lui-même, qui nous proposera des inédits.

Pour en savoir plus sur Henri Heurtebise : cliquer ici et cliquer là. Et encore ici



Cave poésie : hommage à Yves Rouquette

Le samedi 27 juin, à 19h30, et toujours dans le cadre du Marathon des mots, c'est un hommage àYves Rouquette qui sera rendu à la Cave Poésie, mêlant chant et lecture par Marie Rouanet et Serge Pey(Salle du Foyer).

Yves nous a quittés en janvier dernier. L'une de ses dernières publications, « Pas que la fam » (« La faim, seule ») qui est un choix de poèmes effectué par l'auteur à travers ses 50 années de poésie occitane, est à ne pas rater ! L'auteur de « La messe pour les cochons » y donne à lire, en occitan et dans des traductions effectuées par lui-même, ou parfois par son épouse Marie Rouanet, ou encore par F-J. Temple, un large éventail de sa poésie, depuis son premier recueil, « L'escrivèire public » (« L'écrivain public ») paru en 1958.

Pour ma part, je lui ai dédié ce poème.

Homme de plain-pied

A Yves Rouquette, IM.


Il était le maître du feu en grillant les sardines
comme en éclairant de l'intérieur les dieux premiers,
quand il sondait les vertiges et ferveurs
qui créèrent les statues-menhirs
du rougier de son village de Camarès.
Et cette déité incertaine pétrie de vie élémentaire,
nourrie d'une faim d'herbe et de chair
et de
la joie amère d'exister,
trouvait sens et vigueur dans sa voix rugueuse
d'homme d'Oc et de
chrétien buissonnier.
Il aimait Marie et leurs chemins d'œuvres entrelacées
reconnaissant en elle la femme

qui pousse vers plus de clarté.
Il allumait un œil malicieux pour écouter les amis
autour des tables où se partagent avec le vin
les histoires cocasses des vivants douloureux.
A l'âge où l'on a la joue râpeuse des grands-pères
et pris la pleine mesure
de l'innocence et de la cruauté,
il mêlait de plain-pied avec les bêtes, le foirail et la glèbe,
le verbe qui roumègue au poème qui répète
un
hymne désespéréde merci et de louange.
Son sourire lumineux disait la tendresse de qui
accueille avec bienveillance et un rien de fatalité
ce que les jours lui réservent de bon
et sa part parfois de mauvais.
Et la moustache toujours soulignait la moue amusée
de celui qui sait
l'indécence totale de tout ce qui vit.



Retour du Marché de la Poésie de Paris

Le Marché de la Poésie de Paris, place Saint-Sulpice, s'est tenu cette année du mercredi 10 au dimanche 14 juin. J'ai eu le plaisir d'y retrouver de très nombreux amis et d'y faire provision de livres (la valise était lourde au retour !) Voir ici.
En ce qui me concerne, je signais du côté : du stand de Bruno Doucey (200), avec « Un présent qui s'absente ». Des éditions Le Bruit des autres avec « La Part du diable et autres nouvelles noires », ma pièce, « Dieu se moque des lèche-bottes » et mon tout dernier, « Entre les lignes », une réédition de ce récit paru en 2002 à la table Ronde. Enfin au Castor Astral pour « De chair et de mots » et l'anthologie parue à l'occasion des 40 ans de la maison d'édition, dans laquelle je figure.

Le Marché de la poésie de la place Saint-Sulpice est ce lieu improbable où la poésie tient le haut du pavé ! Ils ne sont pas si nombreux et c'est probablement pourquoi tout le monde s'y retrouve ! Il est pourtant menacé.
Voici le message de son délégué général, Vincent Gimeno-Pons.

« Le 33e Marché de la Poésie s'est terminé sur un succès indéniable, tant du point de vue de la fréquentation que dans l'esprit et la qualité qui règnent sur ce lieu culturel incontestable. Cependant, comme vous le savez, des doutes planent désormais sur notre avenir, voire sur notre présent, après 33 années.
« Nous n'avons pas été entendus en amont du Marché. Il nous faut désormais attendre de recevoir la facturation du 33e Marché pour se rendre à l'évidence : nous n'aurons pas les moyens de payer les surcoûts que l'on va nous demander (participation de l'occupation de la place, due à une forte augmentation de la redevance versée à la Ville de Paris suite à l'appel d'offres et à ses surenchères, et dont le Marché de la Poésie fait autant les frais qu'un Salon des antiquaires ; la diminution d'une semaine de cette occupation de Saint-Sulpice pousse également Joël Garcia Organisation à nous demander de régler en supplément la location des tables et chaises qui, auparavant, était incluse dans le forfait. Ainsi l'on nous demande 2400 euros TTC de plus pour l'occupation de la place — en nous signalant qu'il n'y avait pas eu d'augmentation depuis 2010, mais de nos subventions non plus, et ce depuis 2004 —, et 8400 euros TTC pour tables et chaises. Soit environ donc un total de 10800 euros auquel nous ne pourrons faire face, ni les éditeurs du Marché, dont on semble méconnaître la situation délicate.
« Mais de toute façon, quant bien même ce ne serait pas une telle somme, quelques milliers d'euros, nous serions incapables d'y faire face, puisque nous n'en avons été prévenus que depuis avril et que les sommes n'ont cessé de s'additionner depuis lors.
« Certains poètes m'ont dit qu'ils voulaient renoncer à leur cachet pour nous aider. Faudrait-il que poètes et petits éditeurs de poésie soient ceux qui paient les pots cassés par d'autres ?
« Peut-être serons-nous amenés à vous demander de passer à l'action avec nous.
N'hésitez pas à diffuser cette information. Nous nous sommes voulus discrets jusque là, mais nous n'avons aucun remède miracle entre les mains pour que l'exception culturelle persiste. »



Les poètes dans le roman

Après 5 ans d'existence et plus de 70 ouvrages de poésie publiés, les éditions Bruno Doucey embarquent les poètes du côté de la fiction, avec une nouvelle collection de romans intitulée « Sur le Fil », (parution le le 21 mai). Dans chacun de ces ouvrages, le destin d'un poète croise la grande Histoire. Parce qu'à chaque moment important de notre Histoire, les poètes étaient là ; parce qu'à chaque moment important de la vie d'un poète, l'Histoire est là.
Le premier ouvrage, Caché dans la maison des fous, écrit par Didier Daeninckx, a pour héros Paul Éluard. Le romancier nous entraîne en 1943 aux côtés du poète-résistant qui est hébergé clandestinement dans un hôpital psychiatrique, au fin fond des Causses... Un livre qui nous conduit aux sources de l'art brut, quand la parole des fous garantit celle des poètes face à la barbarie.
Le héros du deuxième ouvrage, Le carnet retrouvé de monsieur Max écrit par Bruno Doucey, est Max Jacob. Nous sommes en 1943 : le vieux poète juif consigne dans son journal son regard sur le monde, ses pensées et ses émotions, de l'attente de son arrestation jusqu'à sa fin à Drancy. Un roman poignant, drôle et féroce avec en toile de fond les persécutions antisémites.



Hommage à Gilbert Baquéà la fête de l'Humanité

Grand événement populaire, où se côtoient espaces politiques, festifs et culturels, véritable lieu de rencontre et de confrontation, la fête de l'Humanité, du nom du journal fondé par Jean Jaurès en 1904, se déroulera à Toulouse sur deux jours, les 6 et 7 juin, aux Argoulets (métro ligne A). Il y aura bien sûr des concerts, des débats et des rencontres avec des auteurs sur les stands de la librairie de la Renaissance, fondée à la libération de Toulouse en 1944, qui comme chaque année sera à la fête avec un grand choix de livres pour tous (actualité, histoire, romans et poésie, albums pour les enfants...)

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Gilbert Baqué, poète et jazzman

Avec, notamment : Pascal Dessaint : "Le chemin s'arrêtera là". Elerika Leroy : "Francois Verdier : l'honnête homme, le résistant, l'unificateur". Alain Ruscio et Paul Fromonteil : "Nostalgérie" et "Mémoires d'un militant communiste". Jean Benoit Meybeck : "CRA" Francis Pornon : "Jaurès à Toulouse, lieux et mémoire" Alain Monnier : "A votre santé, monsieur Parpot" Valère Staraselski : "A votre santé, monsieur Parpot" Kamal Ben Hameda. Michel Baglin : « Dieu se moque des lèche-bottes », Philippe Berthaut : poète, musicien, comédien.

Est prévu un hommage à Gibert Baqué(lire ici), récemment disparu, avec Michel Baglin et Philippe Berthaut le samedi à 17 heures.

Le programme



Marianne Auricoste : « Habiter la terre »

Comédienne et écrivain, Marianne Auricoste propose un spectacle qu'elle a conçu sous le titre « Habiter la terre », le mardi 9 juin à 19h15 à l'Entrepôt, 7 rue Francis de Préssensé, Paris 14e (participation libre). Marianne Auricoste sera accompagnée aux flûtes et percussions par Dominique Bertrand.
Cette lecture-concert constitue le troisième acte de la Trilogie : Le souffle de l'Univers ( le Cosmos) - Semailles de lumière ( la lumière) - Habiter la terre. Elle réunit des textes de Etel Adnam - Salah al Hamdani - Marianne Auricoste - Michel Baglin - Andrée Chedid - François Cheng - Aimé Césaire - Georges Emmanuel Clancier - Leopold Congo Mbemba - Mahmoud Darwich - Birago Diop - Gil Jouanard - Michaël Glück - Guillevic - Paol Keineg - Vénus Khoury Ghata - Abdellatif Laâbi - Werner Lambersy – Alain Mabanckou - Rita Mestokosho - Jean Metellus - Thierry Metz - Théodore Monod - Murgam - Cécile Ouhmani - Octavio Paz - Francis Ponge - Pierre Rhabi - Fouad Rifka - Yannis Ritsos - Adjalâl ud Din Rûmi - Dominique Sampiero - Amina Said - Jean Pierre Siméon - Rabindranath Tagore - Tchicaya U'Tamsi - Kenneth White.

Renseignements-réservations : 01 45 40 64 75 ou animation@lentrepot.fr www.lentrepot.fr


Saint-Mandé : hommage à Simonomis

« Arts et jalons », (Association loi 1901. siège social : mairie de Saint-Mandé 94160) invite le samedi 30 mai à une Rencontre autour de Jacques Simonomis, à l'occasion du 10e anniversaire de sa disparition et de la parution d'un « ultime dernier numéro » de la revue Le Cri d'os, qu'il a créée et animée, « Comme un cri d'os : Jacques Simonomis », par Christophe Dauphin.
Avec la participation de Danielle Le Bricquir, peintre.
Lectures par Guy Allix et Gérard Clery.
Rendez-vous à 14 h 30 précises, au Centre Pierre Cochereau, 2 avenue Gambetta - 94160 St Mandé.


Revue-texture a la cote chez les internautes.

Une moyenne de 1743 visites par jour, avec une pointe à 3069, telles sont les statistiques de la fréquentation du site en avril, communiquées par l'hébergeur 1&1.
Certes, les chiffres sont à prendre avec circonspection. Certains internautes ont atterri là en surfant, sans forcément le vouloir. D'autres n'y auront fait qu'une brève incursion.
On peut néanmoins en déduire que le site et ses articles intéressent pas mal de lecteurs, et d'autant plus s'en convaincre que la fréquentation est en constante progression depuis sa création en 2009.



Sauver la Maison de la Poésie de Saint-Quentin en Yvelines

PoéSQY est l'association des Amis de la Maison de la Poésie de Saint-Quentin en Yvelines (SQY). L'existence de cette Maison est directement menacée par un vote de la majorité des élus de la Communauté d'agglomération (à une voix près)....
Il est urgent de réagir en signant, sur Change.org, la pétition "Pour maintenir ouverte la Maison de la Poésie de Saint-Quentin en Yvelines, et ses activités dans ses murs et hors les murs".
Il y a besoin de milliers de signatures pour la sauver, et d'un maximum de soutiens. Signez en cliquant sur le lien pétition pour sauver la maison de la poésie de Saint-Quentin en Yvelines ici.
N'oubliez de valider ensuite votre signature et faites suivre ce lien à tous vos amis et connaissances, pour que vive la poésie !



Première sélection du prix Mallarmé 2015

Voici les livres retenus pour le du prix Mallarmé 2015 :
BAUDE Jeanine, Aveux simples (Voix d'encre)
BER Claude, Epître Langue Louve (L'Amandier)
BORDES François, Le logis des passants de peu de biens (Corlevour)
CAMBAU Laure, Ma peau ne protège que vous (Le Castor astral)
CAROUTCH Francesca Yvonne, L'or des étoiles (éditions du Cygne)
COMBES Francis, La France aux quatre vents (Le Temps des cerises)
DARRAS Jacques, Blaise Pascal et moi dans la voie lactée (Le Castor astral)
FARELLIER Paul, L'Entretien devant la nuit (Les Hommes sans Épaules éditions)
LAMBERSY Werner, La perte du temps (Le Castor astral)
LANGLOIS Christophe, L'amour des longs détours (Gallimard)
MONGINOT Christian, Le Miroir des solitudes (L'Herbe qui tremble)
PAULIN Etienne, Le Derrière du ciel (éd. du Nord/Henry)
REY Jean-Dominique, Alluvions (Dumerchez)
SALESSE Jeannine, L'épaule du paysage (Tarabuste)

Le Prix Mallarmé, décerné depuis 1937, récompense un poète d'expression française pour l'ensemble de son œuvre et dont un recueil a été publié entre le 1er octobre de l'année précédente et le 1er octobre de l'année en cours. Il
est décerné lors de la foire du livre de Brive, début novembre. Contact : sg-academiemallarme@orange.fr



Le printemps de jacques Ibanès

Notre collaborateur Jacques Ibanès connaît un printemps flamboyant. On pourra aller l'entendre :
• Le 8 mai à 16h à Gabian (34) au Poisson Fa (la maison de Boby Lapointe) avec le Quatuor de l'art d'en face dans un spectacle autour de textes de Bernard Bienaimé et de chansons de Léo Ferré.
• Le 12 mai à 17h à l'Institut d'études slaves de Paris-Sorbonne 9 rue Michelet 6ème arrt où il présentera l'ouvrage de Victor Lebrun « 10 ans avec Tolstoï»(lire ici )
• Le 17 mai à 15h à Olargues (34) récital « En Méditerranée » dans le cadre du festival Mai que Mai
• Le 21 maià 17h à Sète (34) à l'Espace Brassens avec trois chanteurs Sétois
• Le 30 maià 16h à Bergerac (24) au Caveau de la Tinée, récital « L'urgence du poème ».
• Le 6 juinà 18h à Rousset (13) Association l'Index « Apollinaire, l'amour la guerre »



Festival « Les Eauditives » en Provence

Pour sa 7e édition, Le Festival « Les Eauditives », organisé par les Éditions Plaine Page et la ZIP (Zone d'intérêt poétique) de Barjols, renoue avec sa vocation première, celle de l'itinérance. Le festival se déroule sur trois jours, les 29, 30 et 31 mai 2015, et dans trois lieux emblématiques de La Provence verte qui l'identifient dans ses rapports à l'Art :
Vendredi 29 mai au Musée des Gueules Rouges à Tourves : Les arts du territoire (la bauxite et l'industrie minière).
Samedi 30 maià l'Abbaye et au village de La Celle : L'art médiéval.
Dimanche 31 mai au Jardin des sculptures et Centre d'Art Contemporain de Châteauvert : Les arts actuels.
Un parcours jalonné de créations poétiques (éditions, débats littéraires, performances, arts visuels, conférences, récitals, lectures) au cœur de ces trois lieux culturels.
Chaque année, le festival accueille des auteurs nationaux et internationaux, grands noms ou voix émergentes des poésies et arts actuels. Une voix est également donnée aux architectes, scientifiques, philosophes… qui viennent débattre sur une problématique inhérente à certains enjeux du territoire.
Huit auteurs sont invités et publiés aux Editions Plaine Page à l'occasion du festival : Pauline Catherinot, Cédric Lerible, Dominique Massaut (Belgique),Dani Orviz (Espagne),Nicole Peyrafitte (USA), Cécile Richard, Antoine Simon et Patrick Sirot.
Sont également au programme deux récitals de la mezzo-soprano libanaise Roula Safar, deux conférences des poètes Jean-Pierre Bobillot et Sylvie Nève et de Georges Olivari, directeur de la Maison Régionale de l'Eau, ainsi qu'une visite guidée par Micheline Simon, agrégée d'Arts Plastiques, sur le thème : Résonances aquatiques.
Pour connaitre les détails, programme complet ici.



Jean-Luc Wauthier vient de mourir

Je viens de recevoir la triste nouvelle : Jean-Luc Wauthier est décédé hier, dimanche 15 mars 2015, d'une crise cardiaque. Je perds un ami rencontré tardivement mais avec lequel j'étais en correspondance depuis des décennies. Texture quant à elle perd un collaborateur précieux qui nous donnait des nouvelles de la poésie de Belgique avec sa chronique « Du côté des poètes belges ».
Jean-Luc Wauthier était né est à Charleroi le 14 novembre 1950. Poète et essayiste, il était également un critique apprécié. Il était depuis 1991, rédacteur en chef du « Journal des Poètes » et, depuis 2008, président de la Maison internationale de la Poésie-A. Haulot.
On trouvera sur Texture un dossier le concernant ici
Que sa famille et ses proches veuillent bien recevoir nos condoléances très sincères.

Philippe Leuckx évoque sa mémoire :

Le poète et critique Jean-Luc WAUTHIER est mort ce dimanche 15 mars 2014. Il avait soixante-quatre ans.
Revuiste, enseignant, poète, animateur, critique, romancier, rédac' chef du journal des poètes depuis 1991, doyen du Conseil d'Administration de l'A.E.B., Président du Prix Robert-Goffin, immense lecteur des poètes et découvreur de nouveaux talents, lecteur aussi des manuscrits du Fonds National de Littérature depuis de longues années.
Oui il avait toutes ces casquettes, et drôle avec ça, et s'emportant avec ça, et voltairien avec ça.
Il avait organisé avec d'autres potes du Journal des poètes une rencontre poésie pour l'enseignement dans son Ecole Normale de Nivelles et j'en ai un souvenir ému.
Il répondait sur des fiches bristol petit format de sa belle et petite écriture au porte-plume réservoir bleu.
Il envoyait des livres pour recensions.
Il partait un jour aux States pour voir sa grande fille.
Il faisait l'éloge des grands poètes qu'il aimait : Ayguesparse, le petit Schmitz...
Il était heureux comme un gamin de la renaissance du Journal, de sa « reprise » récente.
Il avait rejoint, après sa retraite, le pays de son père, la Fagne, la belle Fagne namuroise de Villers, de Sart... L'enfance était souvent nichée entre escalier et poème, jusqu'au cœur de ses plus beaux recueils : « Au nom du père » chez Marc Imberechts, « Sur les aiguilles du Temps » chez Yves Namur.
Il était passé au roman et j'avais étéébloui par le second « Les Tablettes d'Oxford », dans le droit fil d'une littérature intelligente, érudite, passionnante, celle de Curvers et de Yourcenar.
« Manteau de silence » l'enveloppe aujourd'hui et je suis d'une tristesse...

P.L.



Aurélia Lassaque à Saint Gaudens

Le samedi 25 avril, à partir de 16 heures, Aurélia Lassaque sera l'invitée de la Médiathèque du Saint-Gaudinois (3, rue Saint-Jean. 31800 Saint-Gaudens), pour une rencontre-lecture animé par son directeur, poète et écrivain, Pierre Maubé.
Jeune poétesse de langues française et occitane, Aurélia Lassaque collabore régulièrement avec des plasticiens, danseurs et musiciens. Elle a participéà des festivals en Europe, au Brésil, en Norvège et en Inde. Ses poèmes sont traduits dans une quinzaine de langues, dont l'anglais et l'hébreu.
Engagée en faveur de la diversité linguistique, elle est conseillère littéraire, avec l'écrivain Boubacar Boris Diop, du festival « Paroles Indigo »à Arles sous le marraînage d'Aminata Traoré et a été responsable en 2011 de l'exposition « Dialogue entre cultures et langues » au Conseil de l'Europe.
Elle a soutenu une thèse de doctorat sur la dramaturgie occitane au XVIIe siècle. Depuis 2012, elle assure une chronique littéraire à FR3 Sud.
Son dernier recueil de poèmes, « Pour que chantent les salamandres », a été publié en 2013 aux éditions parisiennes Bruno Doucey.
Aurélia présentera sa poésie, en lira des extraits et dialoguera avec le public. Entrée libre.



nche

« Sorties de pistes »

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« Sorties de pistes » est le livre d'une vie, de l'opiniâtretéà faire coïncider désirs et existence. Bernard Ascal est peintre, poète, chanteur, musicien et directeur de collection chez EPM… C'est le parcours de cet artiste protéiforme qui est retracé dans cet ouvrage dont nous parle Lucien Wasselin



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Photo Loïc Séron.

« Sorties de pistes » est le livre d'une vie, de l'opiniâtretéà faire coïncider désirs et existence. Bernard Ascal est peintre, poète, chanteur, musicien et directeur de collection chez EPM… C'est le parcours de cet artiste protéiforme qui est retracé dans cet ouvrage grâce à la complicité d'un excellent connaisseur de la vie et du travail de Bernard Ascal et de quelques témoins et critiques. Bernard Ascal met aussi la main à la pâte dans la biographie de lui que trace Michel Trihoreau et l'on pourrait reprendre le titre d'un chapitre d'une série de notes écrites par l'intéressé lui-même « Peindre, chanter, écrire : comment se font les choix ? » car l'une des questions que se pose le lecteur, c'est bien celle ci : « Comment Ascal peut-il concilier toutes ces activités ? »

Dès son enfance, Bernard Ascal décide de devenir peintre : il se heurte à l'opposition de ses parents et malgré des études en lycée technique (qui ne l'intéressent guère), il finira par réaliser son rêve sans suivre de formation dans une école d'Arts. De l'opiniâtreté, il en aura fallu à cet autodidacte de talent : la poésie, la chanson, la mise en musique de poètes mais aussi la peinture sont affaires de goût et le résultat de rencontres décisives. Rien que pour cela, « Sorties de pistes » est un livre d'espoir. C'est ce que le lecteur découvre au fil de ces pages.

Il me faut l'avouer : je connais très mal la peinture de Bernard Ascal puisque je n'ai vu que les reproductions qui accompagnent certains de ses livres alors que je connais bien son écriture et ses disques (aussi bien en tant qu'interprète que compilateur). Ce livre est donc le bienvenu par la présentation de l'œuvre peint (reproductions et approches de critiques d'art). Si j'en étais restéà Bernard Ascal, peintre de la figuration narrative, José Pierre (historien et critique d'art du surréalisme), dont la préface à l'exposition du peintre à la galerie de Larcos en 1977 à Paris est ici reprise) apporte un éclairage intéressant : « Ce dont […] les trompes d'Eustache et de Fallope sonnent l'hallali, c'est, à n'en pas douter, d'une certaine image de la réalité, aujourd'hui aux abois ». Propos toujours actuels… Une peinture qui, par la juxtaposition d'éléments étrangers l'un à l'autre, n'est pas sans rappeler un morceau de la fameuse phrase de Lautréamont : « beau […] comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie ».
Le « parcours enregistré» de Bernard Ascal est vu à travers le prisme des chroniqueurs qui ont rendu compte de ses disques (ici douze, de « 6 poètes surréalistes » -1997- à« Répétition » -2014- en passant par « Senghor, Césaire, Damas » -2006-), un beau parcours où la voix et les musiques d'Ascal servent admirablement le poème… Suit ensuite une partie anthologique, construite à partir d'extraits de trois de ses livres qui donnera envie de les lire à ceux qui ne les ont pas encore lus…

Pour terminer, il faut signaler l'humour polysémique du titre : la piste, c'est celle du Cirque d'hiver que Bernard Ascal fréquente assidûment dans sa jeunesse. L'expression « sortie de piste » désigne bien l'activité diversifiée du peintre-poète mais aussi son rôle de directeur de collection discographique : la piste n'est-elle pas, également, en musique le canal d'enregistrement du son avant le mixage ? Sorties de pistes renvoyant alors à la sortie commerciale d'un disque… De plus cet ouvrage paraît dans la collection « La Galerie de l'or du temps ». Si la peinture de Bernard Ascal est volontiers rattachée à la figuration narrative, elle l'est tout autant au surréalisme (une de ses expositions, en 1983, ne porte-t-elle pas le titre de « Dans la lumière du surréalisme » ?). Or André Breton avait écrit ces mots « Je cherche l'or du temps »… On le voit, les références sont nombreuses et l'objet d'un hasard plus contrôlé qu'objectif. Les raisons de lire « Sorties de pistes » sont donc tout aussi nombreuses… Un beau livre par la connaissance qu'il apporte du travail de Bernard Ascal, mais aussi un beau livre à l'image de ceux que publie Le petit véhicule…

Lucien Wasselin



Lire aussi :

Bernard Ascal : « Sorties de pistes »

Bernard Ascal a plus d'une corde à son arc... (portrait)



« Nageur du petit matin »

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C'est pour moi sans conteste le livre de poésie le plus marquant de l'année. Après un long silence, François de Cornière nous offre un recueil bouleversant, « Nageur du petit matin », publié au Castor Astral et dont la revue Décharge avait déjà publié de larges extraits.



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François de Cornière (photo Michel Baglin)

« C'est ce vertige ce précipice / qui m'accompagne par moments / contre lequel pour résister / je vais nager », explique François de Cornière en déclinant au fil des jours les « moments » de ce rituel qui l'amène chaque matin et pratiquement toute l'année à descendre sur la plage bretonne, à deux pas de chez lui, et à s'immerger dans l'océan pour un long crawl salvateur.
La mer a toujours été très présente dans les poèmes de François, et les instants de sable et d'iode cristallisés en une multitude d'images et d'évocations familiales. Elle est encore là, belle et cependant beaucoup plus douloureuse, la mer. C'est que depuis, son épouse, Sophie, est morte au terme d'une longue maladie. Tel est le « précipice » dont il parle, le « vertige » qui le saisit, la déchirure qui, malgré la pudeur, s'inscrit en filigrane de toutes ces pages. « Je marche sur le sable / le film se rembobine / là quand nous étions jeunes / en vacances l'été / et les enfants petits ». A petites touches, sans se payer de mots.
Pratiquant toujours l'arrêt sur image à partir d'infimes détails du quotidien, d'une banale parole, de quelques mots dans un carnet, François de Cornière restitue avec une désarmante simplicité des instants de vie qui prennent force soudain. Ainsi, à partir d'un carnet noir retrouvé au fond d'un sac à dos peut-il écrire sept ans après : « c'était comme si se remettaient en place / des moments effleurés par des mots / des phrases inachevées ». Tel est bien le terme qui convient : « effleuré». L'art de François –évoquer sans insister – prend ici une dimension supplémentaire. « Je croyais pouvoir / ne jamais écrire sur ta mort / - question de pudeur / ou de dignité», avoue-t-il. Il n'a pas pu s'en empêcher. Mais c'est avec une infinie délicatesse, signe d'amour et de respect, qu'il s'adresse à Sophie pour exprimer, par exemple, sa détresse quand il repart après ses visites, « avec cette image de toi / à la fenêtre de la clinique ». Ses poèmes sont d'autant plus poignants qu'ils sont pleins de retenue dans l'expression de la douleur et du manque. Et c'est à peine si l'on devine la tentation qu'il a connue, en nageant dans le petit matin, d'aller « plus loin », de poursuivre au-delà de la bouée jaune…
Ses vers ont traversé un long silence, celui de l'accompagnement de l'être aimé, avant de retrouver le chemin de la page. On devine combien il est impossible d'«être soi-même l'oubli / de tout ce qu'on a aimé». Combien l'écriture est une planche de salut. Évoquant Valérie Rouzeau et son beau recueil « Pas revoir », François de Cornière confesse : « Je n'y peux rien – tu le sais Valérie – si pas revoir c'est aimer toujours. / Et écrire encore ». Sans doute se persuade-t-il que la vie est là, qu'il faut lui faire allégeance, et se convainc-t-il qu' « il va falloir que je sorte de notre passé». Ce qui ne l'empêche nullement de revenir au bord de l'eau, dans le petit port, pour s'adresser à Sophie et « pour (lui) dire à l'oreille / ce qu'on est devenus ».

Michel Baglin



La lecture de Jacmo

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François de Cornière : « Nageur du petit matin ». 13 €. Le Castor astral. (13 €. 52, rue des Grilles – 93500 Pantin.)

A quoi je suis le plus sensible ? En relisant les poèmes de François de Cornière que j'ai publiés, pour beaucoup, au fur et à mesure de leur écriture ? Au ton, très certainement. Une douceur, une gentillesse, inimitables. La fameuse poésie du quotidien qui est le courant auquel le poète demeure attaché se tient peut-être là. Une façon de raconter, quelquefois en répétant le vers, en donnant la parole aux personnages qu'ils croisent, et ces paroles résonnent dans la strophe d'une manière étrange, parce que la poésie d'habitude s'oppose au discours, et qu'on ne met pas de phrases, fussent-elles entre guillemets dans la bouche des gens.

Chaque page, guère plus, raconte un événement minime, une toute petite histoire, un croquis, une ébauche. La photo de couverture montre bien le sujet : une plage et l'océan. Le rapport inédit d'un poète avec la mer. Et ce rite indispensable du bain matinal. Confrontation, éveil, défoulement, équilibre. Il y a du sacré dans cette offrande liquide quotidienne, cette ablution absolue. On se bat avec son corps dans la fluidité de l'infini. On se débat aussi avec les idées qui flottent et surnagent dans l'effort physique. Ce serait le décor : le littoral, la natation.

Aux péripéties journalières, s'ajoute le récit qui court le long du livre par périodes, puisqu'il y a cinq parties égales ou chapitres. Celle de la femme de François en fin de vie, vaincue par la maladie. C'était ce qui gênait le plus l'auteur dans son écriture : ne serait-ce pas impudique d'en parler, de s'épancher… ? On est dans le vécu, dans la vie, et aussi dans ce qu'aujourd'hui vivent beaucoup de gens ; et qui mieux que ce poète pouvait le faire avec délicatesse, pudeur, dignité, émotion ? Et amour.
« Nageur du petit matin » est le livre du déchirement. L'émotion affleure au plus fort, mais la poésie de François de Cornière avec sa simplicité et le ton qu'il emploie ne tombe jamais dans le mélo ou la sensiblerie. L'auteur s'interroge au plus fort des évènements : « Terrible faiblesse de ma part / aujourd'hui j'ai écrit ». La poésie non pas thérapie, mais secours pour se tourner quelque part, se retourner lorsque l'on est désemparé, et le livre devenir une fin en soi, un but, un hommage, une force. Une confidence, publique lorsque l'oreille amie n'écoute plus. Il y a d'abord l'angoisse, l'anticipation, la peur, puis la séparation, enfin la mémoire qui recoud tant bien que mal la longue déchirure. Et continument, d'un bout à l'autre, la poésie comme une résistance ultime au malheur.

Jacmo



Lire aussi :

François de Cornière : L'art de l'arrêt sur image (portrait)

« Nageur du petit matin »

« Ces moments-là»

Décharge n° 161 ou Hommage à Sophie & François

Hommage à Pierre Autin-Grenier par F. de Cornière



« Caché dans la maison des fous »

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Les éditions Bruno Doucey embarquent les poètes du côté de la fiction, avec une nouvelle collection de romans intitulée « Sur le Fil ». Dans chacun de ces ouvrages, le destin d'un poète croise la grande Histoire. Comme le fait Didier Daeninckx avec ce roman qu'a lu Lucien Wasselin.



Lautréamont écrit dans « Les Chants de Maldoror » : « beau […] comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie ». Le récent roman de Didier Daeninckx est de la même beauté par la rencontre de Denise Glaser et de Paul Éluard dans un asile de fous en 1943… La future présentatrice de « Discorama » et le poète de « Liberté»… Mais il faudrait ne pas lire la quatrième de couverture ou l'oublier (mais est-ce possible ?) si on l'a lue…

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Didier Daeninckx Photo Guy Bernot

« Caché dans la maison des fous » est donc la fiction créée par Didier Daeninckx à partir du réel. Peut-on encore parler de fiction quand les éléments tirés de la réalité historique sont d'une telle présence ? Les personnages principaux qui ont laissé leur nom dans l'histoire, les faits, la folie, l'hôpital psychiatrique, l'art brut, le goût de Paul Éluard pour cette forme d'expression, l'occupation nazie, les dénonciations, la nécessité de se cacher ou d'être prudent : on retrouve tout dans les documents écrits par la suite, en particulier dans le texte qu'on trouve sur le site Mélusine-surréalisme.fr, « Art, folie et surréalisme à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole pendant la guerre de 1939-1945 » de Dominique et Renée Mabin… Même le maire de l'époque, Jean-Marie Buffière, traverse le début du chapitre 12… Seule erreur de Daeninckx, dans les propos qu'il prête à François Tosquelles : « Si les ouvriers français avaient appuyé la République, s'ils avaient transformé le mouvement du Front populaire en mouvement révolutionnaire et non en revendication de départ en congés payés…» ; les congés payés ne sont pas prévus par les accords de Matignon consécutifs aux grèves d'occupation des usines, mais furent octroyés par l'une des lois de juin 1936. Plutôt que d'erreur, peut-être faudrait-il parler d'ambiguïté, une ambiguïté due au ressentiment de Tosquelles à l'égard du manque (relatif, car il ne faut pas oublier les livraisons d'armes aux Républicains espagnols par la compagnie France-Navigation) de solidarité dont ont été victimes les anti-franquistes... On peut lire, sur ce thème, avec profit la bande dessinée, « La Page cornée » de Mako (dont le scénario est de Didier Daeninckx).
Les amateurs de poésie apprécieront l'allusion au premier poème publié de Paul Éluard, « Le Fou parle » (dans le numéro 105 de la revue provençale « Le Feu » en janvier 1914, l'histoire de la publication des « Sept poèmes d'amour en guerre » qui furent écrits à Saint-Alban) à Saint-Flour à l'enseigne de La Bibliothèque française créée pour l'occasion ; « Le cimetière des fous » (reproduit à la fin de ce roman), « Le monde est nul » (1) et « Saint-Alban » sont, en plus de la plaquette précédemment citée, des textes écrits à l'asile du docteur Bonnafé ; on les trouve dans les «Œuvres complètes » de Paul Éluard, dans la Bibliothèque de la Pléiade. Mais ce n'est pas tout : Bonnafé et Tosquelles ont adapté une nouvelle de Mark Twain pour en faire une pièce de théâtre afin d'occuper pendant l'hiver les pensionnaires de l'asile au titre d'une thérapie occupationnelle ; je ne sais pas si l'anecdote est inventée par le romancier, mais le hasard veut que j'aie lu il y a quelque temps cette nouvelle de Twain dans une nouvelle traduction : « Comment j'ai été autrefois rédacteur d'un journal agricole » (2) correspond au « Cultivateur de Chicago »… Mais cela s'intègre parfaitement à la fiction imaginée par Daeninckx. Alors qu'importe que la description du cimetière de Saint-Alban ne corresponde pas au « Cimetière des fous » de Paul Éluard, qu'importe que les trois cents tombeaux du poème soient devenus dans le roman trente croix : c'est là toute la différence entre l'écriture poétique et l'écriture romanesque…

Les amateurs de documents aimeront ce rappel sous une forme originale de faits réels oubliés du plus grand nombre. Les fanatiques de romans se laisseront emporter par la fougue de Daeninckx et ceux qui ont le goût de l'art brut apprendront quelques vérités sur l'histoire de l'art psychopathologique comme dit Éluard, sur l'intérêt des surréalistes pour cette forme esthétique, sur son utilité… Et, pour finir, tous seront intéressés par les procédés de fabrication d'un roman : lectures, enquêtes, sans oublier le savoir-faire !

Lucien Wasselin.

Notes.
(1). « C'est pendant les mois de l'hiver 1943 qu'il passa à l'asile psychiatrique de Saint-Alban (Lozère), que Paul Éluard composa ce poème. […] Le poème a été publié dans Messages, nouvelle série, 1944, janvier, cahier 1, avec cette mention : Sainte-Anne, 1941 ». Note, page 1627, tome I des «Œuvres complètes » de P Éluard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1968.

(2). In « Ma première tentative littéraire & d'autres similaires », Alidades*bilingues, 40 pages, 2013.



Lire aussi :

« Caché dans la maison des fous »

« Retour à Béziers »

« Les gens du rail »

« Le tableau papou de Port-Vila »

« L'Espoir en contrebande »



« George Sand, Ma Vie, Son Œuvre »

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Voilà qui est dit et chanté par Caroline Loeb sur la scène du Théâtre du Marais et ce jusqu'à fin juin, les samedis à 18 heures et dimanches à 16 heures, puis en juillet au Festival d'Avignon, Théâtre du Coin de la Lune. Pour les Parisiens ou les amateurs de Paris, ce spectacle intitulé : « George Sand, Ma Vie, Son Œuvre », d'après une mise en scène d'Alex Lutz, sera repris à la rentrée de septembre dans ce même Théâtre du Marais. Prenez date.



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Caroline Loeb sur la scène du théâtre du Marais

Une héroïne du XXIème siècle, ne vous y trompez pas, c'est bien de cela qu'il s'agit. L'œuvre et la vie de George Sand sont revisitées avec fougue par Caroline Loeb et jouées, in petto (dévoilées, comme un secret longtemps gardé dans sa poitrine et son cœur vient surgir) sur la scène mêlant à satiété et avec bonheur les mouvements du siècle, sa modernité, la vie de la narratrice et comédienne dans un même ballet rapide et entrainant.

Nous sommes pris, happés par le talent de Caroline Loeb, sa mise en scène, en espace et en voix de la vie et l'œuvre de l'une de nos plus grand(e)s écrivain(e)s du XIXe siècle. Caroline et George se croisent, se parlent, vivent sur le même tempo. Amours, déchirements, désillusions, joies ou colères viennent frapper nos tympans, attirer nos regards, surprendre notre tranquillité avide de spectateur. Alors qu'importe le temps du sujet, si l'objet se veut fidèle aux destins croisés de l'une et de l'autre quand Caroline chante !

Et elle chante fort bien (nous le savons depuis le succès de « C'est la ouate », que Caroline rappelle avec humour par la sonnerie de son téléphone portable) des mélodies écrites avec Thierry Illouz et mises en musique par Fred Parker, Gérard Elliot, Michèle Bernard et quelques autres, qu'il serait trop long de rappeler ici mais que nous saluons, des chansons qui n'hésitent pas à rock'and roller ou à valser, c'est selon, l'important restant ce qu'elles racontent : la liberté d'Aurore Dupin, marquise Dudevant gagnée de haute lutte, son « mauvais genre » traduits devant nous et cognant à la porte de la maison de campagne de Caroline Loeb, où se situe l'action, comme aux volets de nos chambres de « jeunes filles », d'épouses modèles ou adultères, de révoltées, de courageuses, de dociles pour affirmer dans cette « vision moderne et dépoussiérée » qu'il y a encore beaucoup trop de poussières d'écoles, de cinglantes désillusions, de règles normatives et qui devraient être depuis longtemps inusitées dans le parcours d'obstacles d'une héroïne du XXIe siècle, qu'elle s'appelle Aurore, Lucie, Caroline, Sophie, Jeanine ou Angela Davis, Charlotte Delbo, Gisèle Halimi, Louise Michel, Emma Goldman et même avant George : La belle Cordière, Louise Labé. C'est de tout cela, en arrière-fond, que la comédie qui se joue devant nous, nous entretient. Sans morale, sans leçon de conduite, sans raisonnements abscons mais avec joie et une lucidité décapante.

Virevoltez donc avec Caroline Loeb dans son salon, au milieu de ses livres, au téléphone avec son commanditaire – car cette histoire ne s'écrit pas si simplement que cela et l'auteur(e) nous fait part de ses angoisses, de ses délires, de ses éclats de rires qui nous emportent dans un tourbillon scénique et joyeux, celui d'une poésie contemporaine qui, je le répète, reste lucide ; des textes bien choisis, amoureusement sentis et posant de façon évidente la question de l'identité féminine et plus encore de celle de la femme qui écrit.

Alors Coco Chanel ou Sand, Yves Saint-Laurent ou Chopin ou Musset – soulignons que Caroline Loeb est habillée à la scène par Jean-Paul Gaultier, il y a comme l'affirme « la Loeb », « plusieurs façons d'être une femme », « plusieurs façons d'être un homme » et que serait donc la question du « genre » ou celle de la « création artistique » sans ce fil rouge qui passe de mains en mains, d'une époque à l'autre et dont ce spectacle témoigne avec une ardeur à la fois novatrice et révolutionnaire car, en définitive, que savons-nous de l'auteur(e) de « La Mare au diable », de sa vraie personnalité sinon une collection d'anecdotes sans beaucoup d'intérêt, de rumeurs, de « cancans » qui ont la vie dure. Caroline Loeb les déchiffre et nous délivre une grande part du secret de la vie passionnée de son héroïne, à l'avant-garde de son temps, de cette femme qui a influencé Dostoïevski ou Walt Whitman qui, bien sûr, portait « culottes » comme on nous l'a souvent répété sans nous préciser que cela était inouï pour l'époque (souvenons, plus tard, d'Isabelle Eberhardt ou d'Alexandra David Neel), de celle qui a réussi son divorce, avant que cela ne devienne une pratique courante et sous l'intransigeante première « mouture » du code Napoléon !

Entrez donc dans ce ballet luxuriant, amoureux, fertile en rebondissements autour d'une comédienne, fière de sa vie, griffant les amants de Sand mais enchantée par les hommes, mère et conteuse – les passages concernant les relations de Sand avec son fils Paul sont étonnants, de même ceux évoquant le lien de la narratrice avec sa fille ou sa mère, qui illumine sa danse de couplets sonores, de scènes décapantes, de registres époustouflants nous faisant traverser l'espace et le temps, hier et aujourd'hui, avec une étrange et solide facilité.

L'accompagnement musical de Jérémie Pontier à l'accordéon, au piano, aux percussions augmente ce jeu théâtral d'une ponctuation juste et chaleureuse. Je terminerai donc en chansons mes réflexions :

« Ne la laisse pas tomber
Elle est si fragile
Être une femme libérée, tu sais, c'est pas si facile
Ne la laisse pas tomber
Elle est si fragile….

Si passive, elle est pensive
En négligé de soie. »


Vous aurez reconnu les paroles de Cookie Dingler«Être une femme libérée » et celles de Caroline Loeb « C'est la ouate ». Être une femme libérée pour Sand, pour Caroline et toutes les autres à deux siècles d'intervalle est-ce vraiment si facile ? Parler de Georges Sand, aujourd'hui, ne peut pas être une question, c'est une affirmation nécessaire, impérative.

Jeanine Baude



« Le sang le soir »

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Après ces « Poèmes pour Robinson », sur le petit-fils qu'il ne connait pas, Guy Allix publie un recueil d'homme blessé, lucide, tendu, remué par l'amour et le chagrin, bien vivant car passionné.



Guy Allix : « Le sang le soir »

J'aime cette « Prière du mécréant » qui ouvre le recueil et dit à la fois l'humilité, l'orgueil et la douleur du vivant qui ne se paie ni d'illusions ni de crédos trop faciles et préfère regarder en face la contingence : « Croire en Darwin nous rend simplement à notre fragilité et au hasard de notre existence », dit celui qui ne prétend qu'à« ce seul sens d'inscrire une absence de sens ».
La référence dans une certaine page à l'Adagio lancinant de Barber sonne juste : on entend ici souvent des notes déchirantes, un silence détonant. « L'amour n'en finit pas de pleurer l'amour », il est omniprésent par le chagrin, l'absence, le regret. Et l'amoureux d'avouer : « Je n'ai été, un instant, au monde que par ta présence. Vivant au-delà de moi qui n'ai jamais pu vivre ».
« Tu n'auras été qu'attente », se dit à lui-même l'auteur qui nous rappelle qu'il faut« consentir à ce que toute vie soit inachevée ». « C'est en t'effaçant que tu existes vraiment », « Vous n'êtes pour toujours / que ce qui s'efface » répète celui qui déplore de « n'avoir pas été / ou si peu ».

« Tu n'es que l'être peu
Qui marche dans la nuit
A ton pas accrochés
Quelques fagots de mots
Prêts à la flamme »


Il faut en effet « oser n'être que ce peu / et porter ce cri sur la page ». Voilà la source de la poésie, énoncée simplement : « C'est quand tu n'as plus de mots que tu reviens au poème ».
Humilité disais-je. J'aime qu'elle soit associée ici à cette sorte de douloureux constat : « Et ma vie ne fut pas ma vie ». Qu'elle soit source d'encre, quand on se sent ainsi « plus humble parmi les humbles. Plus proche du poème ».

Michel Baglin



lire aussi :

« Survivre et mourir »

« Le sang le soir »



« En bref et au jour le jour »

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Yves Perrine s'est spécialisé dans l'édition de minces plaquettes au format réduit : 14,5 x 10 cm environ… Max Alhau vient de publier dans cette collection hors normes « En bref et au jour le jour ».



L'approche héraclitéenne est nette : « Les eaux, le temps, un même courant les emporte auquel nous non plus ne pouvons résister…» qui fait écho au « Jamais deux fois dans le même fleuve tu ne te baigneras » de l'auteur des Fragments… Mais, de façon plus évidente, Max Alhau ressasse à sa façon ses impressions de marcheur car la découverte du paysage est prégnante : « C'est l'autre versant de la montagne, invisible, qui suscite nos espoirs, avive notre imagination : nulle déconvenue dans cette quête impossible » ou « Sois rassuré, la vallée s'ouvre sur une autre vallée et les montagnes alentour ne sont là que pour te protéger ».
Max Alhau est traversé par un questionnement métaphysique de tous les instants : « Pierres, seuls témoins de notre possible éternité» ou « Tu iras jusqu'au terme de ton itinéraire et même au-delà, dans ces zones blanches que consignent les cartes » ou encore « De passage en passage, c'est ainsi que tu auras vécu ». C'est que la marche (la traversée du paysage) et la métaphysique sont intimement liées ! Car la métaphysique naît de notre confrontation à l'infini qui s'incarne dans la nature si diversifiée… C'est une leçon de modestie que véhicule la poésie de Max Alhau : « N'oublie pas que ta durée s'inscrit déjà dans ton absence », leçon d'écriture aussi : « Mais ces mots, trace-les d'abord dans l'air ou à même le vent : ils reviendront vers toi chargés d'encre pour de nouvelles partances ». Derrière la leçon d'écriture se cache une règle de vie :« Ne pas faire allégeance à la peur, s'engouffrer dans les mots comme on boirait une eau fraîche, peut-être est-ce aussi résister, refuser l'innommable ».
Tout cela ne pouvait aller sans une vive liberté d'écriture. D'où cette forme atypique, cet amoncellement de notions, d'impressions, de phrases, de fragments de prose arrachés au réel… Une vie bien remplie (tant par la marche que par l'écriture) : « Ne regrette rien : les sentiers, l'été, un clair matin, les premières neiges et tant d'autres choses : tout cela t'a été accordé et l'oubli fera heureusement le reste », ce qui ne va pas sans un certain air désabusé avec ce « voyageur jamais parti mais revenu de tout ».

Lucien Wasselin


Max Alhau a choisi la brièveté pour s'exprimer ces derniers mois et c'est « En bref et au jour le jour » qu'il a inscrit quotidiennement sur ses tablettes un aphorisme, une note, une pensée, voire une interrogation comme celle-ci : « Une fois à terre, le fruit se souvient-il de l'arbre ? ».
Ce recueil d'observations et de questionnements est publié en un petit livret par « La Porte » (Yves Perrine. 215 rue Moïse Bodhuin. 02000 Laon) au prix de 3.8 euros de livret (abonnement à 6 numéros, 21 euros).
Les paysages, le silence, un certain vertige face au monde et au temps - « N'oublie pas que ta durée s'inscrit déjà dans ton absence » - y sont très présents. La tonalité y est souvent mélancolique :« L'oiseau habite son vol mais sont chant est sa demeure. Nous autre résidons dans notre silence, en contrebas de rêves inachevés. »
Pourtant, il y a toujours un appétit, ou une soif que le désir aiguise : « Ce n'est pas au désert que s'accroit la soif mais aux abords des rivages, auprès des sources qui déversent leur trop-plein d'eau sous le regard halluciné du voyageur ».

Michel Baglin



Lire aussi :

« En bref et au jour le jour »

« Le temps au crible »

« Ailleurs et même plus loin »

« Aperçus – lieux – Traces »

Max Alhau, le voyageur impénitent

"L'état de grâce" : entre proche et lointain

Max Alhau : Une étude de Pierre Dhainaut

Choix de poèmes


Les critiques de Max Alhau 2013


Les critiques de Max Alhau 2014-2015




Dernières critiques (2e SEMESTRE 2015)

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Les pages critiques de :

Françoise SiriCliquer
Jacqueline Saint-JeanCliquer
Max AlhauCliquer
Patrice AngibaudCliquer
Michel BaglinCliquer
Georges CathaloCliquer
Abdelkader DjemaïCliquer
Jean-Noël GuénoCliquer
Jacques IbanèsCliquer
Philippe LeuckxCliquer
Bernard MazoCliquer
Jacques MorinCliquer
Lucien WasselinCliquer
Jean-Luc WauthierCliquer

Lectures multiplesIci



Jacqueline Saint-Jean, Françoise Siri, Max Alhau, Patrice Angibaud, Georges Cathalo, Abdelkader Djémaï, Lucien Wasselin, Philippe Leuckx, Jacques Ibanès, Jacques Morin, Michel Baglin et d'autres contributeurs plus occasionnels ont consacré des notes et articles critiques ou dossiers à :

Max Alhau : « En bref et au jour le jour » (Lucien Wasselin & Michel Baglin) Lire

Guy Allix : « Le sang le soir ». (Michel Baglin) Lire

Guy Allix : « Poèmes pour Robinson » (Georges Cathalo) Lire

Daniel Birnbaum : « Monde, j'aime ce monde » (Georges Cathalo) Lire

Anne Bonhomme : « Temps noir » (Philippe Leuckx) Lire

Lionel Bourg : « L'Irréductible ». (Jacques Ibanès) lire

Christine Cabantoux : « Fais un nœud à ton mouchoir » (Jacques Ibanès) lire

Jean Chatard : « Demain n'existe plus ». (Lucien Wasselin) Lire

François de Cornière : « Nageur du petit matin » (Jacques Morin & Michel Baglin) Lire

Didier Daeninckx : « Caché dans la maison des fous » (Lucien Wasselin) Lire

Marc Dugardin : « Table simple ». (Lucien Wasselin) Lire

Patrice Perron : « Novembre » (Lucien Wasselin) Lire

Jean-Michel Platier : « Quarantaines » (Lucien Wasselin) Lire

Christian Viollet : « Des vies de chat » (Lucien Wasselin) Lire


Revues

RevuePlace de la Sorbonne n°5. (Lucien Wasselin) Lire

Revue Interventions à Haute Voix N° 54 (2015) Georges Cathalo) Lire

Revue Le Journal des Poètes (Philippe Leuckx) Lire

Revue Poésie sur Seine N°88 (2015) Georges Cathalo) Lire

Revue Phoenix n° 16 (Philippe Leuckx) Lire


Théâtre

Caroline Loeb à Paris et Avignon : « George Sand, Ma Vie, Son Œuvre » (Jeanine Baude) Lire





Lectures du 1er semestre 2015

Olivier Adam : « Peine perdue » (Philippe Leuckx) Lire

Max Alhau : « La Lampe qui tremble » (Michel Baglin) Lire

Guy Allix : « Poèmes pour Robinson » (Michel Baglin) Lire

Bernard Ascal : « Sorties de pistes » (Lucien Wasselin) Lire

Bernard Ascal, poète et chanteur (Lucien Wasselin)Lire

Ange Ayora :« Mais pour dormir, vous faisiez comment ? » (Jacques Ibanès) Lire

Michel Baglin : « Dieu se moque des lèche-bottes » (Jacques Ibanès) Lire

Jean-Claude Bailleul : «À portée de pierre » précédé de « Lignes de vie » (extraits) (Lucien Wasselin) Lire

Gilbert Baqué : « Fin provisoire » et « Soleils » (Michel Baglin) Lire

Bernard Baritaud : « Colon » (Lucien Wasselin) Lire

Alessandro Barrico : « Trois fois dès l'aube ». (Max Alhau) Lire

Jeanine Baude : « Aveux simples ». (Max Alhau) Lire

Anne-Marie Beeckman et Diane de Bournazel : « Diane et les tiges de ciel ». (Philippe Leuckx) Lire

Luc Bérimont : « Le sang des hommes », poèmes 1940-1983. (Michel Baglin) Lire

David Besschops : « Besschop(s) » (Philippe Leuckx) Lire

Éliane Biedermann : « Le bleu des jours anciens » (Lucien Wasselin) Lire& Georges Cathalo Lire

Béatrice Bonhomme : « Variations du visage et de la rose ». (Lucien Wasselin) Lire

Denise Borias : « Signes de vie » (Lucien Wasselin) Lire

Michel Bourçon : « Jean Rustin, la vie échouée ». (Jacques Morin) Lire

Natacha de Brauwer : « Elle » (Michel Baglin) Lire

Bertrand Brocard : « Colette et le vin » (Jacques Ibanès) Lire

Gilbert Vincent Caboud : « Les quatre saisons de Rimbe ». (Lucien Wasselin) Lire

Cabu : « Peut-on (encore) rire de tout ? ». (Lucien Wasselin) Lire

Jacques Canut : « Saisons, paysages, mirages » (Lucien Wasselin) Lire

Guylaine Carrot :« L'abandon des sources ». (Jacques Ibanès) Lire

Patricia Castex Menier : « Passage avec les voix » (Philippe Leuckx) Lire

Georges Cathalo : « L'ivre de livres » (Michel Baglin & Lucien Wasselin) Lire

Stani Chaine : « L'Homme ridé» (Lucien Wasselin) Lire

Yves Charnet : « Quatre boules de jazz ». (Michel Baglin) Lire

Jean Chatard : « Sous le couvercle de la nuit » (Michel Baglin & Georges Cathalo) Lire

Jean Chatard : « Clameurs du jour ». (Michel Baglin & Georges Cathalo) Lire

François Cheng : « Entretiens avec Françoise Siri » (Michel Baglin) lire

Marie-Josée Christien : « Quand la nuit voit le jour ».(Michel Baglin) lire

François de Cornière : « Nageur du petit matin » (Jacques Morin) Lire

Patricia Cottron-Daubigné : « Visage roman ». (Lucien Wasselin) Lire

Kamel Daoud : « Meursault, contre-enquête ». (Michel Baglin) Lire

François David&Consuelo de Mont-Marin : « Passage » (Lucien Wasselin) Lire

Patrice Delbourg : « Villa Quolibet » (Lucien Wasselin) Lire

Patrice Delbourg et Gérard Pussey : « Maux d'excuse (Les mots de l'hypocondrie) ». (Lucien Wasselin) Lire

Abdelkader Djemaï : « Histoires de cochons ». (Jacques Ibanès) Lire

Jean-Pierre Denis : « Me voici forêt » (Michel Baglin) Lire

Georges Drano : « Paysages traversés » (Lucien Wasselin) Lire

Nicole Drano-Stamberg : « L'employée de la poésie philtre les mots entre les doigts » (Lucien Wasselin) Lire

Marc Dugardin : « Table simple ». (Philippe Leuckx) Lire

Pierrette Dupoyet :« Jaurès assassiné deux fois »&« L'orchestre en sursis » (Jacques Ibanès) Lire

Pierrette Dupoyet :« 30 ans au cœur du festival d'Avignon » (Jacques Ibanès) Lire

Gaëtan Faucer : « Notre saint Valentin ». (Philippe Leuckx) Lire

Pierre Garnier : « Le sable doux » (Michel Baglin) Lire

Bruno Geneste : « Baltique oiseau du froid »&« Extension des forces errantes de l'Atlantique » ( Jacqueline Saint-Jean) Lire

Guénane : « En rade 3. Brèves de cale » (Lucien Wasselin) Lire

Guénane : « L'approche de Minorque » (Lucien Wasselin) Lire

Luce Guilbaud : « Mère ou l'autre ». (Georges Cathalo) Lire

Alain Guillard : « La mouette le dira mieux que moi » (Jacques Morin) Lire

Hubbert Haddad : « Le peintre d'éventail ». (Michel Baglin) Lire

Michel Houellebecq : « Soumission » (Michel Baglin) Lire

Josyane De Jesus-Berger :« Le vent nous conduira vers le désert en Algérie ». (Max Alhau). Lire

Abbas Kiarostami : « Des milliers d'arbres solitaires » (Jacques Ibanès) Lire

Bernard Ascal&Abdellatif Laâbi : « L'Étreinte du monde » (Lucien Wasselin) Lire

Caroline Lamarche : « La mémoire de l'air ». (Philippe Leuckx) Lire

Christian Langeois : « Mineurs de charbon à Auschwitz ». (Lucien Wasselin)Lire

Victor Lebrun : « Dix ans avec Tolstoï» (Michel Balin) Lire

Nadine Lefebure : « Plains-Chants. Pour un lever de terre ». (Jacques Ibanès) Lire

Philippe Lekeuche : « Une vie mélangée » (Lucien Wasselin) Lire

Perrine Le Querrec : « La Patagonie ». (Georges Cathalo) Lire

Marylise Leroux : « Le temps d'ici » ( Jacqueline Saint-Jean) Lire

Philippe Leuckx : « Carnets de Ranggen ». (Michel Baglin) Lire

Béatrice Libert : « Lettres à l'intemporel » (Michel Baglin) Lire

André Lombard :« Habemus Fiorio ! » (Jacques Ibanès) Lire

Bernard Lonjon : « Colette, la passion du vin » (Jacques Ibanès) Lire

Juliette Marne : « La tâche bleue » (Michel Baglin) Lire

Jean-François Mathé : « La vie atteinte » (Lucien Wasselin) Lire

Philippe Mathy : « Les soubresauts du temps » (Philippe Leuckx) Lire

Yves Namur : « Poésie française de Belgique/Une lecture parmi d'autres » (Philippe Leuckx) Lire

Robert Nédélec : « Quatre-vingt entames en nu ».( Jacqueline Saint-Jean) Lire

Jean-Pierre Nicol : « Telle est l'île ». (Lucien Wasselin) Lire

Jean Orizet : « La sagesse du monde en 100 poèmes » (Michel Baglin) Lire

Cécile Oumhani : « Passeurs de rives » (Philippe Leuckx) Lire

Anne Pastor Cadou&Marie-Geneviève Lavergne : « Dunité». (Lucien Wasselin) Lire

Charles-Louis Philippe : « Bubu de Montparnasse ». (Michel Baglin) Lire

Eric Piette : « L'impossible nudité». (Philippe Leuckx) Lire

Michel Piquemal :« Heureux sans Dieu ni religion » (Jacques Ibanès) Lire

Alejandra Pizarnik : « Les Aventures perdues ». (Philippe Leuckx) Lire

Mireille Podchlebnik :« Mosaïques » (Lucien Wasselin) Lire

Christian Poirier : « Le Bonhomme » (Lucien Wasselin) Lire

Érik Poulet-Reney : « La femme de craie ». (Jacques Morin) Lire

Jean-Louis Rambour : « Le mémo d'Amiens ». (Lucien Wasselin) Lire

Basile Rouchin : « Détail d'intérieur ». (Lucien Wasselin) Lire

Jacqueline Saint-Jean : « Dans le souffle du rivage…» (Michel Baglin) Lire

Salvatore Sanfilippo : « Dessine-moi un poème » (Georges Cathalo) Lire

Michel Santune : « Passagère d'éternité». (Lucien Wasselin) Lire

Josette Ségura : « Les éclaircies » (Georges Cathalo) Lire

Françoise Siri : « Le Panorama des poètes » (Michel Baglin) Lire

Valère Staraselski : « Sur les toits d'Innsbruck ». (Lucien Wasselin) Lire

Jean-Claude Tardif : « Navaja, Dauphine & accessoires » (Michel Baglin) Lire

Jean-Claude Tardif : « La vie blanchit » (Georges Cathalo) Lire

Michel Thion : « L'enneigement » (Michel Baglin) Lire

Jacques Thomassaint&Pierre Rosin : « Les gens polis ne font pas la guerre à autrui » (Lucien Wasselin) Lire

Jean-Pierre Thuillat : « Dans les ruines ». (Georges Cathalo) Lire& (Lucien Wasselin) Lire

Lucien Wasselin : « Le temps, la lumière éternelle » (Michel Baglin) Lire

Lucien Wasselin & Ladislas Kijno :« Balises ». (Michel Baglin) Lire


Chansons

Rosalie Dubois : « Chants d'espoir et de révolte » (Lucien Wasselin) Lire

Avec Sam Telam, un voyage sur des rythmes brésiliens. (Michel Baglin) Lire

Bernard Ascal&Abdellatif Laâbi : « L'Étreinte du monde » (Lucien Wasselin) Lire

Une anthologie sonore : « L'insurrection poétique » (Lucien Wasselin) Lire


collectifs

Anthologie : « L'insurrection poétique, manifeste pour vivre ici » (Michel Baglin) Lire

Anthologie : « Charlibre : le poème du jour d'après ». (Michel Baglin) Lire



Lectures du 2e semestre 2014

Bernard Ascal : « Pas même le bruit initial » (Lucien Wasselin) Lire

Franz Bartelt : « La mort d'Edgar » (Michel Baglin) Lire

Gérard Bayo : « Un printemps difficile » (Lucien Wasselin) Lire

Stéphane Beau et Catherine Matausch : « Instants nomades » (Georges Cathalo) Lire

Jean-Chistophe Belleveaux : « Démolition » (Lucien Wasselin) Lire

Zéno Bianu : « Visions de Bob Dilan ». (Michel Baglin) Lire

Alain Borne : « L'iris marchait de son odeur » (Max Alhau) Lire

François Bott : « Le dernier tango de Kees Van Dongen » (Lucien Wasselin) Lire

Alain Boudet et Huguette Cormier : « Poèmes pour sourigoler » (Lucien Wasselin) Lire

Michel Bourçon : « Jean Rustin, la vie échouée ». (Jacques Morin) Lire

Alain Breton : « Les Éperons d'Éden » (Lucien Wasselin) Lire

Hélène Cadou : « Le bonheur du jour » suivi de « Cantate des nuits intérieures ».(Michel Baglin) Lire

Louis Calaferte : « Choses dites » (Lucien Wasselin) Lire

Jacques Canut : « Escapades » et « Le Bestiaire confidentiel » (Lucien Wasselin) Lire

Jacques Canut : « Silhouettes »&« Paroles retrouvées » (Lucien Wasselin) Lire

Patricia Castex Menier : « Passage avec les voix » (Philippe Leuckx) Lire

Georges Cathalo : « La feuillée des mots » (Michel Baglin) Lire

Georges Cathalo : « Près des yeux près du cœur » (Michel Baglin) Lire

France Cayouette : « Voix indigènes » (Philippe Leuckx) Lire

Yves Charnet : « Quatre boules de jazz ». (Michel Baglin) Lire

Jean Chatard : « Clameurs du jour ». (Michel Baglin) Lire

Alain Clastres : « Brume légère dans le vent » (Lucien Wasselin) Lire

Julien de Cornière : « Outre-Mer ». (Michel Baglin) Lire

Michel Cosem : « Ainsi se parlent le ciel et la terre » (Michel Baglin) Lire

Didier Daeninckx :« Retour à Béziers » (Lucien Wasselin) Lire

Didier Daeninckx&Joe G. Pinelli : « Le tableau papou de Port-Vila » (Lucien Wasselin) Lire

Jean-Pierre Denis : « Me voici forêt » (Michel Baglin) Lire

Olivier Deschizeaux : « Au seuil de la nuit » (Lucien Wasselin)Lire

Pierre Dhainaut :« L'autre nom du vent » (Lucien Wasselin) Lire

Pierre Dhainaut : « De jour comme de nuit ». (Lucien Wasselin) Lire

Georges Drano : « Vent dominant » (Max Alhau) Lire

Alain Duault – Monique Labidoire : « Dans le jardin obscur ». (Max Alhau) Lire

Michel Dunand :« J'ai jardiné les plus beaux volcans » (Michel Baglin & georges Cathalo) Lire

Michel Ferrer : « Afin que nul n'oublie les poètes » (Michel Baglin) Lire

Romain Fustier : « Infini de poche » (Michel Baglin) Lire

Jean-Pierre Georges : « Le Moi Chronique » (Georges Cathalo) Lire

Guénane : « Demain 17 heures Copacabana » (Lucien Wasselin) Lire

Guénane : « Un rendez-vous avec la dune » (Lucien Wasselin) Lire

Jean-Albert Guénégan : « Poétique de la terre à la mer » (Jacques Ibanès) Lire

Jean-Albert Guénégan : « Wrac'h à la ronde » (Jacques Ibanès) Lire

Hubbert Haddad : « Le peintre d'éventail ». (Michel Baglin) Lire

Éric Halphen : « La piste du temps » (Françoise Siri) Lire

Philippe Jaffeux : « Courants blancs » (Michel Baglin) Lire

Jacques Josse : « Liscorno » (Jacques Morin) Lire

Jean Joubert : « L'alphabet des ombres » (Françoise Siri) Lire& Michel Baglin Lire

Christophe Jubien : « Le monde d'Émile » (Lucien Wasselin) Lire

Christophe Jubien : « Le Mal de terre » (Lucien Wasselin) Lire

OH Jung-hi : « Le Quartier chinois » (Max Alhau) Lire

Isabelle Lagny : « Le sillon des jours » (Michel Baglin) Lire

Christian Langeois : « Mineurs de charbon à Auschwitz ». (Lucien Wasselin)Lire

Guy Le Nair : « Le sourire du Druide » (Jacques Ibanès) Lire

Philippe Leuckx : « Lumière nomade » (Michel Baglin) Lire

Christophe Mahy : La flamme du seul. (Philippe Leuckx) Lire

Jean Maison : « La vie lointaine » (Lucien Wasselin) Lire

Henning Mankell : « La cinquième femme » (Michel Baglin) Lire

Henning Mankell : « Le guerrier solitaire » (Michel Baglin) Lire

Marcella et Pépée : « Le Paris me des kids » (Lucien Wasselin) Lire

Amandine Marembert et Luce Guilbaud : « Renouées » (Georges Cathalo) Lire

Amandine Marembert :« Les cerises ne sont pas des lèvres » (Michel Baglin) Lire& Jacques Morin Lire

Jean-François Mathé : « La vie atteinte » (Lucien Wasselin) Lire

Jean-François Mathé : « Grains de fables de mon sablier » (Lucien Wasselin) Lire

Yves Mazagre : « Les Amants d'Ithaque » (Jacques Ibanès) Lire

Serge Meurant : « Ceux qui s'éloignent » (Philippe Leuckx) Lire

Marcel Migozzi : « Pommeraie Paradis » (Michel Baglin) Lire

Roland Nadaus : « D'un bocage, l'autre ». (Georges Cathalo) Lire

Jean-Pierre Nicol : « Telle est l'ile » (Philippe Leuckx) Lire

Anne Pastor Cadou&Marie-Geneviève Lavergne : « Dunité». (Lucien Wasselin) Lire

Patrice Perron : « Novembre » (Jacques Ibanès) Lire

Joan Maria Petit : « Et nous avons tout pardonnéà l'hiver » (Georges Cathalo) Lire

Serge Pey : Poésie publique, poésie d'action, portrait. (Michel Baglin) Lire

Serge Pey : « L'Alphabet des trimards » (Jacques Morin) Lire

Jean-Claude Pirotte : « Portrait craché» (Lucien Wasselin) Lire

Jean-Claude Pirotte : «À Saint-Léger suis réfugié» (Georges Cathalo) Lire

Jean-Claude Pirotte : « Gens sérieux s'abstenir » (Michel Baglin) Lire

Yves Prié : « Les veilles du scribe » (Lucien Wasselin) Lire

Paul Quéré : « Poèmes celtaoïstes » (Lucien Wasselin) Lire

Lionel Ray : « De ciel et d'ombre » (Max Alhau) Lire

Erwan Rougé : « Passerelle » (Jacqueline Saint-Jean Lire

Jacqueline Saint-Jean : « Jelle et les mots » (Michel Baglin) Lire

Jeanine Salesse : « Journal de montagne » (Max Alhau) Lire

Michel Santune : « Passagère d'éternité». (Lucien Wasselin) Lire

Sapho : « Blanc » (Jacques Ibanès)Lire& (Michel Baglin) Lire

Georges Simenon nouvelliste (Michel Baglin) Lire

Jean-Claude Tardif : « La vie blanchit » (Georges Cathalo) Lire

Jean-Claude Tardif : « La douceur du sang » (Michel Baglin) Lire

Danielle Terrien : « Quand même » (Philippe Leuckx) Lire

Michel Thion : « L'enneigement » (Michel Baglin) Lire

Denis Tillinac : « Le Mystère Simenon » (Michel Baglin) Lire

Roland Tixier : « Saisons régulières » (Georges Cathalo) Lire

Roland Tixier : « Un temps d'hiver » (Lucien Wasselin) Lire

Albert T'Serstevens : « Itinéraires de la Grèce continentale » (Jacques Ibanès) Lire

Joël Vernet : « Les petites heures » (Georges Cathalo) Lire

Mathias Vincenot : « Le mot et la note » (Jacques Ibanès) Lire

Lucien Wasselin : « Aragon,la fin et la forme » (Max Alhau) Lire

Jean-Luc Wauthier : « Sur les aiguilles du temps » (Philippe Leuckx) Lire



collectifs

Atelier imaginaire : « Livres secrets. 18 écrivains racontent » (Michel Baglin) Lire

Dominique Chipot : « En pleine figure, haïkus de la guerre de 14-18 » (Michel Baglin) Lire

Martine Chardoux&Jacques Darras : « Poésie irlandaise contemporaine » (Jacques Ibanès) Lire

Neuf nouvellistes pour un « Noir-express » (Michel Baglin) Lire



Revues

Revue Chiendents 62 (Josyane de Jesus-Bergey) (Michel Baglin) Lire

Revue A l'Index n°27 (Jacques Ibanès) Lire

Revue Spered Gouez N°20 (2014) (Georges Cathalo) Lire& (Lucien Wasselin) Lire

Revue Chiendents 38 : « Editeurs : Bons à tirer » (Lucien Wasselin) Lire

Revue Décharge N°163 (2014) (Georges Cathalo) Lire

Revue Comme en poésie N°59 (Georges Cathalo) Lire

Revue Les Hommes sans épaules N°38 (Georges Cathalo) Lire

Revue Poésie sur Seine N°86 (Georges Cathalo) Lire

Revue Gong N°44 (Georges Cathalo) Lire

Revue Traversées N°71 (Georges Cathalo) Lire

Revue Incognita N°7 (Georges Cathalo) Lire

Revue Saraswati N°13 (Georges Cathalo) Lire

Revue Inuits dans la jungle N°5 (Georges Cathalo) Lire

Revue Interventions à haute voix n° 52 (Lucien Wasselin) Lire

Revue Arpa N°109 (Georges Cathalo) Lire

Revue Phoenix n° 13 : Jeanine Baude. (Philippe Leuckx) Lire



Chansons

Bernard Ascal : « Répétition » (Lucien Wasselin) Lire



Lectures du 1er semestre 2014

Anthologie du Pen Club : « Liberté de créer, liberté de crier ». (Michel Baglin) Lire

Anthologie « Vibrations en partage » (Les moments poétiques d'Aurillac) (Georges Cathalo) Lire


Laurent Albarracin : « Le ruisseau, l'éclair » (Lucien Wasselin) Lire

Salah Al-Hamdani : « Rebâtir les jours ». (Michel Baglin) Lire

Max Alhau : « Le temps au crible » (Michel Baglin) Lire

Pierre Autin-Grenier : « Chroniques des faits » (Jacques Morin) Lire& (Lucien Wasselin) Lire

Jacques Bertin : « L'état des routes » (CD) (Jean-Noël Guéno.) Lire

Roselyne Bertin : « Dernière séance ». (Lucien Wasselin) Lire

Gérard Bocholier : « Le village emporté» (Georges Cathalo) Lire

Béatrice Bonhomme : « Variations du visage et de la rose ». (Philippe Leuckx) Lire

Jean-Pierre Boulic : « Je vous écris de mes lointains » suivi de « Carnet d'un poète ». (Jacques Ibanès) Lire

Xavier Bouguenec : « Les Pommes » (Jean-Noël Guéno). Lire

Maurice Carême : « L'évangile selon Saint Carême » (Philippe Leuckx) Lire

Éric Chassefière : « Fragments du dernier hiver » Lucien Wasselin) Lire Éric Chassefière : « Fragments du dernier hiver » Lucien Wasselin) Lire

Marie-Josée Christien : « Temps morts »&« Petites notes d'amertume ». (Michel Baglin) Lire& (Lucien Wasselin) Lire, Georges Cathalo Lire

Sylvestre Clancier : « Dans l'incendie du temps ». (Jacques Ibanès) Lire

Pierre Colin : « Le Nord intime » (Jacqueline Saint-Jean) Lire

Jean-Marie Corbusier : « Dans le jour soulevé». (Jean-Luc Wauthier) Lire

Maxime Coton : « L'imparfait des langues » (Philippe Leuckx) Lire

Pierre Dhainaut : « Progrès d'une éclaircie », suivi de « Largesses de l'air » (Max Alhau) Lire

Pierre Dhainaut : « Même la nuit, la nuit surtout ». (Françoise Siri) Lire

Christophe Dauphin : « Appel aux riverains ». (Lucien Wasselin) Lire& Georges Cathalo Lire

Christian Degoutte : « Sous les feuilles ». (Georges Cathalo) Lire

Charles Dobzynski : « Ma mère, etc., roman » (Françoise Siri) Lire

Brian Evenson : « La langue d'Altmann » (Lucien Wasselin) Lire

Christophe Forgeot : « Saisir la route ». (Philippe Leuckx) Lire

André Hardellet : « La Cité Montgol ». (Michel Baglin) Lire

André Hardellet : « Donnez-moi le temps » suivi de « La promenade imaginaire » (Philippe Leuckx) Lire

Corinne Hoex : « Décollations » (Philippe Leuckx) Lire

Lucien Jacques : La guerre de 14-18 vue par Lucien Jacques. (Jacques Ibanès) Lire

Patrick Joquel : « Ephémères d'un passant » (Jacques Ibanès) Lire

Gilbert Laffaille : « Le Jour et la Nuit » (CD) (Jean-Noël Guéno). Lire

Werner Lambersy& Jean-Louis Millet : « De brins et de bribes » (Jacques Ibanès) Lire

Patrick Laupin : « Ravins » (Lucien Wasselin) Lire

François Laur : « Au titre de ces jours ». (Lucien Wasselin) Lire

Gérard Le Gouic :« Le week-end à Roscoff ». (Lucien Wasselin) Lire

Philippe Lekeuche : « Le Jour avant le jour » (Max Alhau) Lire

Cédric Le Penven : « Sur un poème de Thierry Metz ». (Jacques Morin) Lire

Marilyse Leroux : « Le temps d'ici » (Lucien Wasselin) Lire& (Michel Baglin) Lire

Philippe Leuckx : « D'où le poème surgit ». (Michel Baglin) Lire

Isabelle Lortholary : « Chanson pour septembre ». (Max Alhau) Lire

Pierre Mac Orlan : un album EPN en hommage (Lucien Wasselin) Lire

Henning Mankell : « L'homme qui souriait » (Michel Baglin) Lire

Jean-François Mathé : « La vie atteinte ». (Georges Cathalo) Lire

Philippe Mathy : « Sous la robe des saisons ». (Jean-Luc Wauthier) Lire& (Philippe Leuckx) Lire

Jacques Morin : « Sans légende ». (Michel Baglin) Lire& (Georges Cathalo) Lire

Sabine Normand : « Vivant parmi les vivants » (Lucien Wasselin) Lire

Jean Orizet :« Poésie de langue française. Anthologie thématique » (Michel Baglin) Lire

Lydia Padellec : « Et ce n'est pas la nuit » (Jacques Ibanès) Lire

Michel Passelergue : « Journal de traverse » (Michel Baglin) Lire

René Pons : « Haillon de mémoire ». (Michel Baglin) Lire

Marie-Hélène Prouteau : « L'Enfant des vagues ». (Roland Halbert) Lire

Paul Quéré : « Poèmes celtaoistes ». (Jacques Morin) Lire

Pascal Quignard : « Les solidarités mystérieuses ». (Philippe Leuckx) Lire

Chantal Ravel et Evelyne Rogniat : « Est-ce que cela a existé ? » (Georges Cathalo) Lire

Yves Rouquette : « Le chant des millénaires » suivi de « Dieux Premiers ». (Michel Baglin) Lire

Yves Rouquette : « La faim, seule » (Michel Baglin) Lire

Yves Rouquette : « le fils du père ». (Michel Baglin) Lire

Paul de Roux : « Entrevoir suivi de Le front contre la vitre et de La halte obscure » (Françoise Siri) Lire

Bruno Ruiz : Un poète chez lui dans tous les registres (Michel Baglin) Lire

Monique Saint-Julia : « Je vous écris » (Michel Baglin) Lire

Rina Santoro : « Cara mia » (Lucien Wasselin)Lire

Éric Sarner : « Cœur chronique ». (Michel Baglin) Lire

Marie-Ange Sebasti : « Heures de pointe » (Michel Baglin) Lire

Josette Segura : « Dans la main du jour ». (Georges Cathalo) Lire

Gérard Sendrey : « Carnet d'embrouillaminis et de melting pot »&« Carnet de melting pot et d'embrouillaminis » (Lucien Wasselin) Lire

Rémi Soulie : « Nietzsche ou la sagesse dionysiaque ». (Jacques Ibanès) Lire

Jean-Claude Tardif : « La vie blanchit » (Michel Baglin) Lire

Bernadette Throo : « Le cristal des heures ». (Georges Cathalo et Michel Baglin) Lire

Marlène Tissot : « Sous les fleurs de la tapisserie ». (Georges Cathalo) Lire

Françoise Treussard : « 36 facéties pour des Papous dans la tête » (Françoise Siri) Lire

Emmanuelle Urien : « Le bruit de la gifle ». (Michel Baglin) Lire

Hélène Vidal : « L'indice des saisons » (Jacqueline Saint-Jean Lire

Thomas Vinau : « Juste après la pluie ». (Georges Cathalo) Lire

Virginia Woolf : « Une chambre à soi » (Michel Baglin) Lire



Lectures du 2e semestre 2013

Jamila Abitar : « Le bleu infini » (Patrice Angibaud) Lire

Dejan Aleksić : « Une leçon de lecture » (Michel Baglin) Lire

Michel Baglin : « Un présent qui s'absente » (Françoise Siri) Lire

Laurent Bayssière : « Poussières » (Lucien Wasselin) Lire

Claudine Bohi : « On serre les mots » et «« Voiture cinq quai vingt et un » (Michel Baglin) Lire

Claudine Bohi : « Avant les mots » (Michel Baglin) Lire

Jean-Michel Bongiraud : « De la nécessité d'écrire face à l'impossibilité de changer le monde » (Lucien Wasselin) Lire

Hervé Bougel : « Travails » suivi de « Arrache-les-carreaux » (Georges Cathalo) Lire

Marlena Braester : Le visage espéré de la poésie (Françoise Siri) Lire

Yves Budin : « Visions of Bowie ». (Lucien Wasselin) Lire

Tristan Cabral : « Si vaste d'être seul ». (Lucien Wasselin) Lire

Jacques Canut : « Carnets confidentiels n° 40 & 41 » (Lucien Wasselin) Lire

Christophe Carlier : « L'euphorie des places de marché». (Max Alhau) Lire

Seyhmus Dagtekin : «Élégies pour ma mère ». (Philippe Leuckx) Lire

Grégoire Damon : « Mon Vrai boulot » (Georges Cathalo) Lire

Christophe Dauphin : « Appel aux riverains ». (Georges Cathalo) Lire

Bertrand Degott : « Plus que les ronces » (Georges Cathalo) Lire

Patrice Delbourg : « Longtemps j'ai cru mon père immortel » (Michel Baglin) Lire

Arnaud Delcorte : « Eden » (Philippe Leuckx) Lire

André Doms : « Sérénade » (Jean-Luc Wauthier) Lire

Bruno Doucey : « S'il existe un pays » (Michel Baglin) Lire

Nicole Drano Stamberg : « La Vigilance » (Lucien Wasselin) Lire ici (Michel Baglin) Lire là

Xavier Forget : « Un coin de siècle » (Philippe Leuckx) Lire

Roger Gaillard : « Guide AUDACE » (Lucien Wasselin)Lire

Karine Giebel : « Maîtres du jeu » (Michel Baglin) Lire

Dominique Grandmont : « Noir sur blanc » (Philippe Leuckx) Lire

Luce Guilbaud : « Qui va là ? » (Lucien Wasselin) Lire

Cécile Guivarch : « Vous êtes mes aïeux ». (Chantal Dupuy-Dunier) Lire

Gaspard Hons : « Roses imbrûlées » (Jean-Luc Wauthier) Lire

Frédérick Houdaer : « Fire notice » (Georges Cathalo) Lire

Colette Klein : « Mémoire tuméfiée » (Georges Cathalo) Lire

Gérard Le Gouic : « Nous avons la douleur de vous faire part » (Lucien Wasselin) Lire

Jean-Claude Leroy : « Aléa second » suivi de « Nuit élastique » (Lucien Wasselin) Lire

Henning Mankell : « La lionne blanche » (Michel Baglin) Lire

Jean-Louis Massot : « Séjours, là» suivi de « D'autres vies » (Georges Cathalo) Lire

Jean-Luc Maxence, Danny-Marc et Robert Giroux : « Ouvrir le XXIe siècle. 80 Poètes québécois et français » Anthologie. (Michel Baglin) Lire

Bernard Mazo : « Jean Sénac, poète et martyr ». (Max Alhau) Lire

Carole Carcillo Mesrobian : «À contre murailles ». (Lucien Wasselin) Lire

Jacques Moulin : « A vol d'oiseaux ». ( Jacques Ibanès) Lire

Yves Namur : « Ce que j'ai peut être fait » (Jean-Luc Wauthier) Lire

Jean-Pierre Nedelec : « Hiroshima Cap-Sizun » (Lucien Wasselin) Lire

Lucien Noullez : « Sur un cahier perdu ». (Philippe Leuckx) Lire

Moncef Ouhaibi : « Que toute chose se taise » (Michel Baglin) Lire

Cécile Oumhani : « La nudité des pierres » (Max Alhau) Lire

Jean Claude Pirotte : « Brouillard ». (Lucien Wasselin) Lire

Jean Poncet : « Lumière du silence » (Max Alhau & Michel Baglin) Lire

Sylvie-E Saliceti : « Je compte les écorces de mes mots » (Lucien Wasselin) Lire

Monique Saint-Julia : « Je vous écris ». (Georges Cathalo) Lire

Jean Sénac : « Pour une terre possible » (Mac Alhau) Lire

Vincent Tholomé : « Vuaz ». (Philippe Leuckx)Lire

Jean-Louis Ughetto : « Dernières nouvelles ». (Lucien Wasselin) Lire

Jacques Vandenschrick : « En qui n'oublie » (Philippe Leuckx) Lire

Christian Viguié : « Le carnet de la roue » (Michel Baglin) Lire

François Xavier&Jacqueline Ricard : « Le miroir de la déraison » (Lucien Wasselin) Lire



Lectures du 2e trimestre 2013

Bernard Ascal : « Pablo Picasso, Poèmes & Propos » (Lucien Wasselin) Lire

Pierre Autin-Grenier : « Histoires secrètes » (Georges Cathalo) Lire

Jacques Basse : « Xavier Grall parmi les siens » (Michel Baglin) Lire

Gilles Baudry : « Le bruissement des arbres dans les pages ». (Lucien Wasselin) Lire

Gérard Bayo : « La langue des signes ». (Lucien Wasselin) Lire

Eliane Biedetmann : « Calme des feuillaisons ». (Michel Baglin) lire

Yves Charnet : « La tristesse durera toujours » (Michel Baglin) Lire

Guy Chaty : «À cheval sur la lune » (Françoise Siri) Lire

Roald Dahl : « Kiss kiss »&« La Grande Entourloupe » (Michel Baglin) Lire

Tahar Djaout 20 ans après son assassinat. (Abdelmadjid Kaouah) Lire

Christian Degoutte : « Des oranges sentimentales » (Georges Cathalo) Lire

Charles Dobzynski : « Un four à brûler le réel » (Françoise Siri) Lire

Olivier Dombret : « Dansent les ombres » (Philippe Leuckx) Lire

André Doms : « Voyeur voyageur » (Philippe Leuckx) Lire

Gérard Faucheux : «Échos du temps à ma fenêtre » (Georges Cathalo) Lire (Lucien Wasselin) Lire

Dinu Flamand : « Inattention de l'attention ». (Lucien Wasselin) Lire

Michaël Glück : « Rouges ». (Lucien Wasselin) Lire

Guénane : « Dans la gorge du diable ». (Lucien Wasselin) Lire

Michel Houellebecq : « Configuration du dernier rivage » (Françoise Siri) Lire

Kalouaz :«À l'école du renard ». (Lucien Wasselin) Lire

Emmanuelle Le Cam : « Vivre, disent-ils » (Georges Cathalo) Lire

Jean-Pierre Lemaire : « Faire place »&« L'Intérieur du monde » (Michel Baglin) Lire

Simon Martin : « Dans ma maison » (Georges Cathalo) Lire

Gérard Pfister : « Le temps ouvre les yeux » (Max Alhau) Lire

Jacques-François Piquet : « Dans les pas de l'autre » (Michel baglin) lire

Jean Poncet : « Lumière du silence » (Max Alhau) Lire

Thierry Renard : « Canicule et Vendetta suivi de Impressions méditerranéennes ». (Michel baglin) Lire

Morgan Riet : « Vu de l'intérieur » (Georges Cathalo) Lire

Marie Rouanet : « Murmures pour Jean Hugo » (Michel baglin) lire

Jean-Pierre Siméon : Entretien sur Andrée Chédid (Françoise Siri) Lire

Jean-Claude Tardif : « Bestiaire minuscule » (Michel Baglin) lire





Lectures du 1er trimestre 2013

Max Alhau : « Ailleurs et même plus loin » (Michel Baglin) Lire

Max Alhau : « Aperçus – lieux – Traces » (Michel Baglin) Lire

Maram al-Masri :« Par la fontaine de ma bouche »&« La robe froissée » (Michel Baglin) Lire

Gabrielle Althen : « Vie saxifrage » (Michel Baglin) Lire

Jacques Basse : « Xavier Grall parmi les siens » (Michel Baglin) Lire

Marc Bernelas : « Sur les sentiers d'Eros » (Lucien Wasselin) Lire

Philippe Blondeau : « Tri, ce long tri » (Georges Cathalo) Lire

Jean-Michel Bongiraud : « La poésie et nous » et autres recueils (Lucien Wasselin)Lire

Laurence Bouvet : « Comme si dormir » (Michel Baglin) Lire

Murièle Camac : « Vitres ouvertes » (Georges Cathalo) Lire

Jacques Canut : « Refaire sa vie ? » (Georges Cathalo) Lire

Jean Chatard : « Vroum-vroum ». (Lucien Wasselin) Lire

Guy Chaty : «À cheval sur la lune » (Françoise Siri) Lire

Andrée Chedid : «Épreuves du vivant » (Michel Baglin) Lire

Jean-Louis Clarac : « Vers les confins » (Michel Baglin) Lire

Charles Dobzynski : « Un four à brûler le réel » (Françoise Siri) Lire

Georges Drano : « Tant que Terre » (Max Alhau) Lire

Gérard Faucheux : «Échos du temps à ma fenêtre » (Georges Cathalo) Lire (Lucien Wasselin) Lire

Ilse Garnier : « le chant de l'espace » (Lucien Wasselin) Lire

Pierre Garnier : « Christianisme » (Lucien Wasselin) Lire

Pierre Garnier :« La Forêt » (Lucien Wasselin) Lire

Guy Goffette : « Tombeau du Capricorne » (Françoise Siri) Lire

Guy Goffette : « La mémoire du cœur, Chroniques littéraires 1987-2012 » (Françoise Siri) Lire

Guénane :« Venise ruse ». (Lucien Wasselin) Lire

Guénane : « La Guerre secrète » (Lucien Wasselin) Lire

Jean-Noël Guéno : « Rais de soleil dans l'hiver » (Lucien Wasselin) Lire

Anjum Hasan : « Carnets de Bangalore » (Max Alhau) Lire

Corinne Hoex : « Celles d'avant » (Philippe Leuckx) Lire

Michel Houellebecq : « Configuration du dernier rivage » (Françoise Siri) Lire

Doina Ioanid : « Rythmes pour apprivoiser la hérisson » (Philippe Leuckx) Lire

Max Jacob : «Œuvres » (Françoise Siri) Lire

Kalouaz : « Paroles buissonnières ». (Lucien Wasselin) Lire

Vénus Khoury Ghata : « La dame de Syros » (Jacqueline Saint-Jean) Lire

Anise Koltz : « Soleils chauves » (Jacqueline Saint-Jean) Lire

Patrick Laupin :« Chronique d'une journée moyenne »&« Esprit du livre » (Lucien Wasselin) Lire

Patrick Laupin : «Œuvres poétiques » (tomes 1 & 2) (Lucien Wasselin) Lire

François Laur : œuvres (Lucien Wasselin) Lire

Jean-Pierre Lemaire : « Faire place »&« L'Intérieur du monde » (Michel Baglin) Lire

Marilyse Leroux : « Le temps d'ici » (Michel Baglin) Lire

Jean-Pierre Lesieur : un choix de textes (Georges Cathalo) Lire

Philippe Leuckx :« Selon le fleuve et la lumière »&« Quelques mains de poèmes » (Michel Baglin) Lire

Karel Logist : « Desperados » (Philippe Leuckx) Lire

Jean Malrieu :« Lettres à P.Dhainaut, J.Ballard et P.A.Jourdan » (Georges Cathalo) Lire

Jean Miniac : « Et ta main fermera mes yeux…» (Philippe Leuckx) Lire

Luis Mizon - Alexande Hollan : « Marée basse » suivi de « Six Arbres » (Jacqueline Saint-Jean) Lire

Michel Monnereau : « On s'embrasse pas ? » (Michel Baglin) Lire

Jean-Jacques Nuel : « Courts métrages » (Philippe Leuckx) Lire& (Georges Cathalo) Lire

Jean-Baptiste Pedini : « Passant l'été» (Georges Cathalo) Lire

Jacques-François Piquet : « Suite nantaise » (Patrice Angibaud) Lire

Jacques Rancourt : « Veilleur sans sommeil » (Michel Baglin) Lire

Roland Reutenauer : « Passager de l'incompris » (Max Alhau) Lire

Jean-Claude Rossignol : « Poésie féminine contemporaine de langue française » (Françoise Siri) Lire

Marie Rouanet :« Enfantine » (Michel Baglin) Lire

Monique Saint-Julia : « Regards croisés » (Michel Baglin) Lire

André Schmitz : « Pour ainsi dire pour ainsi vivre » (Jean-Luc Wauthier) Lire

Jean-Pierre Siméon : « Aïe ! un poète » (Michel Baglin) Lire

Jean-Pierre Siméon : Entretien sur Andrée Chédid (Françoise Siri) Lire

Françoise Siri : « Au cœur de la Roya » (Michel Baglin) Lire

Alain Suied : « Sur le seuil invisible » (Max Alhau) Lire

Serge Núñez Tolin : « Nœud noué par personne ». (Lucien Wasselin) Lire



L'été en pages douces

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Quelques rendez-vous pour un été littéraire. Quelques échos sur des rencontres. Et quelques brèves sur les prix, lectures et autres informations pratiques.



Sète : Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée

La prochaine édition du Festival Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée aura lieu àSète du 24 juillet au 1er août 2015.

Pour sa 18e édition et sa 6e édition à Sète, elle proposera comme à l'accoutumée plus de 650 événements poétiques et musicaux (au rythme de plus de 60 rendez-vous quotidiens), depuis 10 heures le matin jusqu'à minuit.

Autant de parenthèses précieuses offertes généreusement par une centaine de poètes venus de nombreux pays de toutes les Méditerranée : des siestes poétiques et musicales dans des transats, dans des hamacs, des lectures sur un vieux gréement accompagnées de musiciens, à bord de voiliers ou de grandes barques, des dialogues entre des poètes de toutes les cultures, des poésies rythmées par la musique des langues, dans des jardins, à l'ombre de grands arbres, sous une tente caïdale, dans les rues transformées elles-mêmes en jardins, des rencontres mêlant poètes, comédiens, musiciens, conteurs, chanteurs, une Place du Livre accueillant de nombreux éditeurs et de nombreuses rencontres, des lectures à la chandelle, des spectacles au Théâtre de la Mer et dans le jardin du Château d'eau…

L'ouverture du Festival aura lieu le vendredi 24 juillet à 21h30 dans le jardin du Château d'eau, une création du Festival réunissant de nombreux poètes et artistes invités, mêlant musique des voix et des langues en une grande fête de la poésie.

Mes lectures
Pour ce qui me concerne, j'animerai comme d'habitude le rendez-vous de 16 à 17 heures sur la place du livre pour des entretiens avec des éditeurs. Mais aussi une présentation de Georges Drano (le 29 de 11h30 à 12h30) et je participerai à l'hommage à Yves Rouquette (le 27 à 17 heures) ainsi qu'à l'évocation de Cadou avec Luc Vidal (le 30, à 17h30).

Je donnerai des lectures personnelles aux dates et heures suivantes :
Lecture intimiste en mer, samedi 25, de 11 h à 12h30 (départ Môle St Louis)
Poète et pêcheurs, le lundi 27, de 19 à 20 heures (terrasse panoramique rue Caron)
Lecture en barque, le mardi 28, de 19 h à 20h30 (quai Suquet)
De voix en voix, le mercredi 29, de 16 à 18 heures (Terrasse du théâtre de poche)
Musique et poésie a capriccio, le jeudi 30 de 20 à 21 heures (Halles de Sète)
Signature au stand Bruno Doucey, le vendredi 31 de 17 à 18 heures (place du livre)



Toulouse : on a fêté Henri Heurtebise

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Henri Heurtebise a dit ses poèmes et notamment des inédits. (Photo Guy Bernot)

Multiples compte parmi les plus anciennes revues de poésie de France. Son créateur et animateur, Henri Heurtebise, est le passeur inlassable du poème, organisateur notamment de lectures lancées en 1987 avec la librairie Ombres Blanches de Toulouse. L'infatigable éditeur et découvreur de nombreux poètes a rendu concret ce mot de Paul Celan pour qui « le poème est comme une poignée de main ».

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Henri a une longue pratique de la poésie et beaucoup à dire quand on l'interviewe. (Ph Guy Bernot)

Ses amis poètes toulousains en sont conscients et c'est dans la fraternité qu'ils ont décidé de le fêter le dimanche 28 juin, à la Cave Poésie de Toulouse, dans le cadre du Marathon des mots et en partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
Ils n'oublient certes pas qu'il est d'abord l'auteur de plus d'une vingtaine de recueils, un poète « libre-senteur », dont ils ont lu des extraits de ses principaux livres. Lui-même a dit certains de ses poèmes et répondu aux questions que je lui posais et que la poésie suscite quand on veut « vivre grandeur nature ».

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Les amis d'Henri étaient réunis sur la scène de la Cave Poésie de Toulouse. (Photo Guy Bernot)

On participéà cette fête en entrée libre : Michel Baglin, Philippe Berthaut, Georges Cathalo, Casimir Prat, Serge Pey, Jacqueline Roques, Bruno Ruiz, Christian Saint Paul et, bien sûr Henri lui-même, qui a fait connaitre à la cinquantaine de personnes du public ces derniers inédits.

Pour en savoir plus sur Henri Heurtebise : cliquer ici et cliquer là. Et encore ici



Retour du Marché de la Poésie de Paris

Le Marché de la Poésie de Paris, place Saint-Sulpice, s'est tenu cette année du mercredi 10 au dimanche 14 juin. J'ai eu le plaisir d'y retrouver de très nombreux amis et d'y faire provision de livres (la valise était lourde au retour !) Voir ici.
En ce qui me concerne, je signais du côté : du stand de Bruno Doucey (200), avec « Un présent qui s'absente ». Des éditions Le Bruit des autres avec « La Part du diable et autres nouvelles noires », ma pièce, « Dieu se moque des lèche-bottes » et mon tout dernier, « Entre les lignes », une réédition de ce récit paru en 2002 à la table Ronde. Enfin au Castor Astral pour « De chair et de mots » et l'anthologie parue à l'occasion des 40 ans de la maison d'édition, dans laquelle je figure.

Le Marché de la poésie de la place Saint-Sulpice est ce lieu improbable où la poésie tient le haut du pavé ! Ils ne sont pas si nombreux et c'est probablement pourquoi tout le monde s'y retrouve ! Il est pourtant menacé.
Voici le message de son délégué général, Vincent Gimeno-Pons.

« Le 33e Marché de la Poésie s'est terminé sur un succès indéniable, tant du point de vue de la fréquentation que dans l'esprit et la qualité qui règnent sur ce lieu culturel incontestable. Cependant, comme vous le savez, des doutes planent désormais sur notre avenir, voire sur notre présent, après 33 années.
« Nous n'avons pas été entendus en amont du Marché. Il nous faut désormais attendre de recevoir la facturation du 33e Marché pour se rendre à l'évidence : nous n'aurons pas les moyens de payer les surcoûts que l'on va nous demander (participation de l'occupation de la place, due à une forte augmentation de la redevance versée à la Ville de Paris suite à l'appel d'offres et à ses surenchères, et dont le Marché de la Poésie fait autant les frais qu'un Salon des antiquaires ; la diminution d'une semaine de cette occupation de Saint-Sulpice pousse également Joël Garcia Organisation à nous demander de régler en supplément la location des tables et chaises qui, auparavant, était incluse dans le forfait. Ainsi l'on nous demande 2400 euros TTC de plus pour l'occupation de la place — en nous signalant qu'il n'y avait pas eu d'augmentation depuis 2010, mais de nos subventions non plus, et ce depuis 2004 —, et 8400 euros TTC pour tables et chaises. Soit environ donc un total de 10800 euros auquel nous ne pourrons faire face, ni les éditeurs du Marché, dont on semble méconnaître la situation délicate.
« Mais de toute façon, quant bien même ce ne serait pas une telle somme, quelques milliers d'euros, nous serions incapables d'y faire face, puisque nous n'en avons été prévenus que depuis avril et que les sommes n'ont cessé de s'additionner depuis lors.
« Certains poètes m'ont dit qu'ils voulaient renoncer à leur cachet pour nous aider. Faudrait-il que poètes et petits éditeurs de poésie soient ceux qui paient les pots cassés par d'autres ?
« Peut-être serons-nous amenés à vous demander de passer à l'action avec nous.
N'hésitez pas à diffuser cette information. Nous nous sommes voulus discrets jusque là, mais nous n'avons aucun remède miracle entre les mains pour que l'exception culturelle persiste. »



Poésie : des prix

Le recueil de notre collaborateur, Philippe Leuckx, « Lumière nomade » (voir ici) a obtenu le Prix Gauchez-Philippot 2015, décernéà Chimay, en Belgique

Paul Farellier est le lauréat 2015 du Grand Prix de Poésie de la SGDL pour l'ensemble de son œuvre, avec« L'Entretien devant la nuit – Poèmes 1968-2013 » (Les Hommes sans Épaules éd.)

Le jury du Prix Apollinaire a arrêté sa sélection finale pour 2015 : Gabrielle Althen, La cavalière indemne, Al Manar. Réginald Gaillard, L'échelle invisible, Ad Solem. Armand Gatti, La mer du troisième jour, Æncrages & Co. Werner Lambersy, La perte du temps, Le Castor Astral. F. J. Ossang, Venezia central, Le Castor Astral. Serge Núñez Tolin, Fou dans ma hâte, Rougerie. Franck Venaille, La bataille des éperons d'or, Mercure de France. Liliane Wouters, Derniers feux sur terre, Le Taillis Pré. La remise du Prix Apollinaire 2015 aura lieu le 13 octobre à 12h, à l'Hôtel Bel Ami, à Paris.

Un prix de poésie existe au salon organiséà l'hôtel d'Assézat par les Gourmets de lettres, le seul salon littéraire subsistant pour lors à Toulouse, la ville des troubadours (cette année 2015 il a lieu les 10 et 11 octobre). Adresse : Gourmets de lettres. 16O, avenue de Grande Bretagne 31 300 Toulouse.



Les poètes dans le roman

Après 5 ans d'existence et plus de 70 ouvrages de poésie publiés, les éditions Bruno Doucey embarquent les poètes du côté de la fiction, avec une nouvelle collection de romans intitulée « Sur le Fil », (parution le le 21 mai). Dans chacun de ces ouvrages, le destin d'un poète croise la grande Histoire. Parce qu'à chaque moment important de notre Histoire, les poètes étaient là ; parce qu'à chaque moment important de la vie d'un poète, l'Histoire est là.
Le premier ouvrage, Caché dans la maison des fous, écrit par Didier Daeninckx, a pour héros Paul Éluard. Le romancier nous entraîne en 1943 aux côtés du poète-résistant qui est hébergé clandestinement dans un hôpital psychiatrique, au fin fond des Causses... Un livre qui nous conduit aux sources de l'art brut, quand la parole des fous garantit celle des poètes face à la barbarie.
Le héros du deuxième ouvrage, Le carnet retrouvé de monsieur Max écrit par Bruno Doucey, est Max Jacob. Nous sommes en 1943 : le vieux poète juif consigne dans son journal son regard sur le monde, ses pensées et ses émotions, de l'attente de son arrestation jusqu'à sa fin à Drancy. Un roman poignant, drôle et féroce avec en toile de fond les persécutions antisémites.



Revue-texture a la cote chez les internautes.

Une moyenne de 1743 visites par jour, avec une pointe à 3069, telles sont les statistiques de la fréquentation du site en avril, communiquées par l'hébergeur 1&1.
Certes, les chiffres sont à prendre avec circonspection. Certains internautes ont atterri là en surfant, sans forcément le vouloir. D'autres n'y auront fait qu'une brève incursion.
On peut néanmoins en déduire que le site et ses articles intéressent pas mal de lecteurs, et d'autant plus s'en convaincre que la fréquentation est en constante progression depuis sa création en 2009.



L'autobiographie dans l'œuvre

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L'œuvre de Guénane comporte une large part d'autobiographie. Lucien Wasselin la décrypte dans cet article qui inaugure en quelque sorte le dossier que Texture consacre à cette auteure.



« Nul ne guérit de son enfance », c'est le titre d'une chanson de Jean Ferrat, les jeunes générations habituées aux sonorités anglo-saxonnes ne comprendront pas cette référence ! Ou plutôt, l'enfance rattrape toujours ceux qui se mêlent d'écrire des livres. Guénane m'envoie « Un fleuve en fer forgé» en juin 2015 (soit 13 ans après sa parution (1) après avoir entendu une émission de radio où, répondant à l'animateur, j'évoquai rapidement mon enfance (2).
Ce livre est un long poème où l'élément autobiographique est utilisé et transfiguré, le récit métaphorique d'une enfance passée au bord d'un fleuve breton et marquée par la présence d'une usine sidérurgique. Les éléments matériels sont nombreux : les fours-Martin, la Mercury bleu nuit de l'ingénieur, les laminoirs, les gueulards, les Forges, le pont de fer, la fonte émaillée… Un quatrain décrit même l'ensemble des installations :« Décor métallique / vacarme sidérurgique / les Forges volcaniques crachent / par cheminées multiples ». Mais rien n'est désigné par un nom propre : Forges, Fleuve, Enfant commencent par une majuscule. Comme s'il était nécessaire de procéder ainsi pour accéder à l'universel. Il faut faire appel à la biographie de Guénane pour comprendre que ces poèmes lui ont été inspirés par son enfance.
Guénane est née en 1943 à Pontivy où s'était réfugiée sa famille ayant quitté Lorient bombardée par les Alliés. Mais elle passa son enfance sur les rives du Blavet qui se jette dans l'océan à Lorient par un estuaire. Elle ne repeint pas les lieux du passé, elle utilise des mots pour décrire ce passé en traquant ce qu'il y a de plus profondément caché en elle. Les Forges du livre sont celles d'Hennebont créées en 1860 et disparues en 1966. Elles furent fondées par les frères Trottier pour diverses raisons (situation, développement de la conserverie de poisson, main d'œuvre rurale, abondante et bon marché…) sur un terrain leur appartenant. Rien de philanthropique là-dedans ! Quelques grèves très dures jalonnèrent l'existence de cette usine (1903, 1906, 1936, pour ne citer que les plus importantes). C'est un décret gouvernemental de mai 1966 qui signera la mise à mort des Forges (3).
Les poèmes de Guénane ne passent pas sous silence les luttes ouvrières : « Troupe des humiliés / remâchant des chants / de luttes obscures. / L'Internationale des énigmes / assaille les damnés de la Vallée / la grève s'agrippe aux grilles / les étendards de la dignité se redressent. » C'est tout le poème qu'il faudrait citer (page 45). Mais le quotidien des travailleurs n'est pas oublié : l'alcoolisme (« Vallée avinée / où l'Enfant crut / l'alcoolisme microbe / ou épidémie » ou encore «Les Forges / toujours donnent soif / les hommes / titubent du fond de leur misère / les cheminées / propulsent leurs essaims sombres »), le mode de vie (« Masques rouges / masques meurtris / casernes camps abris / cabanes coaltarées / monde de clapiers / de peaux de lapins qui pendent / de bouteilles vides grelottant / dans des casiers / misères colères / crassiers / linge blanc / avili de suie »), les conditions de travail (« Nains passés aux laminoirs / la troupe des bleus de chauffe / se mesure / aux ponts roulants aux gueulards »), le rôle de l'Église officielle (« Se soumettre à la comédie / de l'église abusive / à l'affut sur la colline »), la non-reconnaissance de la dignité des travailleurs et la cessation autoritaire d'activité avec la transformation du site en zone de plaisance…
Je me souviens encore de cet ancien métallo (d'une autre région, d'une autre époque) qui parlait de la fierté qu'il avait à fabriquer de la fonte ou de l'acier, à travailler le métal… Quand les hommes prendront-ils leur avenir en main, quand cesseront-ils de faire confiance aux beaux-parleurs de la politique qui ne savent que défendre les intérêts des maîtres de forge et autres capitaines d'industrie ? Le paradoxe est de les voir répéter les mêmes erreurs pour finir de la même façon… Oui, quand cesseront-ils d'être les esclaves consentants en même temps que les victimes expiatoires de la déesse production/consommation ? Mais pourquoi ai-je été sensible à ce livre ?

°°°°°

Il me faut ici citer Aragon qui, dans « La Semaine sainte »écrivait : « Mon Dieu, je vais une fois de plus faire ce qu'il ne faut pas, mais comment y résister ? Je sais que l'auteur ne doit point intervenir, et moins encore l'anachronisme de sa propre vie, qu'y faire ? la tentation est trop forte » (4). Et Aragon, dans ce chapitre (La Nuit des Arbrisseaux) de son roman (qui se déroule en 1814-1815), de se lancer dans l'évocation d'un souvenir personnel, celui d'une grève de mineurs en 1919 près de Sarrebruck alors qu'il faisait partie des troupes d'occupation de l'Allemagne fraîchement défaite. Peut-on rêver plus bel anachronisme que celui-ci ?
Je vais donc faire ce qu'il ne faut point, à l'exemple d'Aragon. J'ai aimé« Un fleuve en fer forgé» parce qu'il me rappelle mon enfance qui ne s'est pas déroulée en Bretagne mais dans le Nord de la France, entre Boulogne-sur-Mer et Calais plus précisément. J'ai eu la chance de naître et de vivre jusqu'à mon adolescence à Rinxent, localité dans laquelle la sidérurgie était présente contrairement à ce que l'on pourrait penser. Une usine métallurgique (fabriquant de la fonte et de l'acier) y fut créée en 1838 par Léon Pinart, le père d'Alphonse Pinart, l'ethnologue qui fit don de sa collection de masques inuits au musée de Boulogne-sur-Mer… La société suivit le même cheminement que les Forges d'Hennebont : elle passa sous contrôle de diverses sociétés au cours des années avant de disparaître en novembre 1994… Mais les bâtiments furent bombardés par les Alliés durant la seconde guerre mondiale. Je me souviens d'un jour où mon père racontant ce bombardement, je ne pus m'empêcher de dire que ça devait être beau, citant Apollinaire « Dieu que la guerre est jolie »… Ce qui me valut une volée de bois vert symbolique ! Il en reste un poème, écrit il y a quelques années, dans un recueil toujours inédit et là encore je ne peux résister à la tentation d'en citer quelques vers :

« et je me souviens de mon père
un soir à la table dans la cuisine
évoquant le bombardement de l'usine voisine
pendant la guerre la dernière alors
(et maintenant)

et le vacarme des explosions
et le feu dans la nuit

qui me firent dire
dans l'insouciance et la bêtise de la jeunesse
pensant sans doute aux Poèmes à Lou
que ce devait être beau

je ne dirai pas la colère ni la souffrance
de mon père qui ne pensait alors
non pas à protéger le tas de chair
vagissant que je n'étais pas
encore dans la nuit du moment
mais qu'à la mort venue du ciel

j'en veux aujourd'hui à Guillaume Apollinaire
de son vers Ah Dieu que la guerre est jolie
je pensais alors à cet obus d'un Poème à Lou
semblable aux mimosas en fleur

la honte me monte encor au front
quand je me souviens
et je m'en veux de ces mots
aujourd'hui que j'ai rejoint mon père
dans l'horreur du monde
et que je ne peux partager
avec lui la pensée comme le pain »

Quelques années plus tard, à l'issue de mes études, je fus nommé dans le bassin minier, près de Lens et je découvris alors de visu une autre aristocratie ouvrière en même temps qu'un autre enfer industriel. Je découvris successivement les accidents au fond, les morts, les grandes catastrophes minières (celle de Liévin entre autres), la solidarité et les luttes, le tribunal populaire présidé par Jean-Paul Sartre, la silicose et les coups de grisou, la fermeture progressive des puits de mine jusqu'à l'extraction de la dernière gaillette en 1990 à Oignies, la course au rendement, le développement du chômage de masse… Les mêmes qui, hier, faisaient suer le burnous, exploitaient sans vergogne les mineurs, pleurèrent subitement et hypocritement sur l'horreur de ce travail pour mieux justifier la fin de l'extraction charbonnière. En même temps, les mineurs ravalaient leurs larmes et cultivaient la fierté du travail bien fait, la dignité de classe et la nostalgie… Certains se gausseront de ces mots qui ne sont pas que des mots.

Comment alors ne pas être sensible aux « dentelles de la mort » dont parle Guénane et à sa « poésie hauturière [dont] les lignes remontent des profondeurs » ?

°°°°°

Mais il y a mieux et plus : cette utilisation des éléments autobiographiques dans toute l'œuvre. Il suffit de (re)lire les notes qui constituent ce dossier pour s'en convaincre. Guénane, aussi bien dans ses poèmes que dans ses romans, emprunte à sa biographie, il en est de même dans un livre inclassable comme « En rade 3 », composé de « brèves de cale » qui rapportent une part de sa vie dans la baie de Lorient.
Lorient traverse une partie de la poésie de Guénane. « La ville secrète » est le livre du manque et de la naissance. Cette ville est celle que la famille devra quitter, d'où la naissance de Guénane à Pontivy. « Un rendez-vous avec la dune » est un retour à l'enfance avec une extrême pudeur. Il n'est pas jusqu'aux voyages fait par Guénane (?) qu'on retrouve dans ses plaquettes (« Venise ruse » et « L'approche de Minorque »).
Quant aux romans, ils exploitent, en partie la même veine.« La guerre secrète » est une autobiographie déguisée, que hante la destruction de Lorient par les 4000 tonnes de bombes alliées déversées en janvier 1943 sur la ville. « Dans la gorge du diable », où se mêlent réalité et fiction, rappelle ces mots d'Aragon : « L'art du roman, c'est de savoir mentir ». Enfin, « Demain 17 heures Copacabana » emprunte quelques traits à la vie de Guénane.
Ces quelques bribes, trop brèves, (mais il s'agit de ne pas répéter les notes de lecture) ne sont là que pour inviter le lecteur à se plonger dans les œuvres de Guénane…

Sans doute serait-il vain de vouloir repérer précisément la part autobiographique dans les écrits de Guénane. Elle existe mais parfois le doute subsiste car elle a l'art de brouiller les pistes. Mais l'important réside dans son talent de transcender le réel pour atteindre l'universel. Un bel exemple en est donné dans « Un fleuve en fer forgé» où le Fleuve, les Forges et l'Enfant (comme elle écrit) restent dans l'anonymat. Ce qui permet la rencontre du lecteur et de l'auteur.

Lucien Wasselin



Notes.

1. Rougerie éditeur, 2002.
2. Il s'agit de l'émission « La Route inconnue » animée par Christophe Jubien sur Radio Grand-Ciel…
3. Informations relevées sur Wikipédia.
4. Aragon, La Semaine sainte (in Œuvres romanesques complètes), Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2008, tome IV, page 964.



Lire Alain Borne…

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C'est un livre à quatre mains qui est proposéà la curiosité du lecteur. Alain Blanc signe une introduction et une étude « Alain Borne ou la passion lucide » tandis que Max Alhau donne à lire « Présence d'Alain Borne ».



Alain Borne, s'il est relativement oublié aujourd'hui, est toujours publié : j'ai dans ma bibliothèque les deux livres publiés chez Éditinter en 2001 et 2002 qui regroupent quatre recueils d'Alain Borne parus entre 1945 et 1953. Aragon lui a dédié un poème en 1941, « Pour un chant national », dans lequel il le compare à Bertran de Born… Sans doute sa disparition prématurée dans un accident de voiture explique-t-elle l'oubli qui entoure de nos jours son œuvre et l'on peut rêver à ce que serait devenue sa poésie. Mais Aragon a écrit d'autres choses à propos d'Alain Borne…

Max Alhau s'attache à la présence de la femme et de l'amour dans les recueils d'Alain Borne. Il n'ignore pas les aléas de la vie amoureuse du poète tels qu'ils apparaissent dans ses vers : « Au sentiment de pureté que représentait l'amour a fait place son opposé : l'impureté du corps féminin. À la tendresse succède le sarcasme, marque de la déception, du dégoût ». L'amour est inséparable du rythme des saisons, affirme Max Alhau, aussi n'est-il pas étonnant de lire chez Alain Borne, à mesure des changements de l'amour, des points de vue différents sur la succession des mois, sur la vie.
Cette étude renouvelle l'opinion couramment partagée sur Alain Borne, celle d'un poète de l'amour et celle d'un poète engagé dans les combats de son temps. Max Alhau met bien en évidence les hauts et les bas de l'amour ! Ce qui explique que « la mort ira s'accentuant dans son expression…» Le temps passant, cette certitude que l'amour ne peut rien contre la mort, la mort inéluctable, augmentera en intensité jusqu'à l'apaisement final. Et l'idée de Dieu, Max Alhau en montre l'ambiguïté…

Le poète Alain Blanc est un amoureux des livres. Après avoir été libraire, il crée une revue littéraire, Voix d'encre, avant de fonder deux ans plus tard la maison d'édition qui accueille le présent ouvrage. Il n'est donc pas étonnant qu'il s'intéresse à la poésie d'Alain Borne. Que retenir de son étude ? Qu'il propose quelques pistes de lecture : « Une tentative volontaire mais fragile, sans cesse reprise, de concilier l'inconciliable, de rapprocher les antagonismes…» D'où cette vision de la femme qui traverse son œuvre : « Or, avec la beauté et l'intensité des sentiments, la femme suscite également la souillure, l'horreur des fonctions animales…»À quoi il faut ajouter une vision implacable de la finitude humaine : «… toute chose va à l'abîme, court fatalement au précipice terminal »écrit Alain Blanc. Une présence au monde non dénuée de lucidité…

Ces deux études sont complétées par l'avant-propos (éclairant) qu'écrit Alain Borne pour « Terre de l'été» (1945), un poème de Christophe Dauphin (qui montre l'écho actuel de l'œuvre), quelques témoignages (et non des moindres) sur le poète et une bibliographie qui n'ignore pas les rééditions… En l'état, cette mince plaquette constitue une bonne introduction à l'écriture de l'auteur des « Poèmes à Leslei » et une excellente incitation à lire les recueils d'Alain Borne…

Lucien Wasselin



« Poésie la vie entière »

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Cadou est ce grand lyrique qui touche « tous les hommes qui devinent l'éternité dans l'air marin ». Avec son « cœur de plein vent » mais aussi « des trous noirs dans les ailes », il a écrit une poésie de pleine terre que la mort faufile.



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RG. Cadou par Jacques Basse

« La poésie est inutile comme la pluie », affirmait Cadou, toujours en phase avec l'élémentaire. Y eut-il jamais poète plus voué que lui à la poésie, à cette passion qu'il faudrait presque entendre au sens religieux du terme ? « J'écris comme on laboure », disait-t-il pour marquer son opiniâtreté au labeur sans quitter le registre du monde paysan. A travers ses notes réunies dans « Usage interne », il se dépeint dans sa chambre où chaque jour après la classe, il se mettait au travail : « Ma chambre est comme l'avant d'un navire qui fend les hautes vagues de la campagne et je ne vois rien à l'horizon qu'une ligne d'arbres immobile. Elle est ouverte sur la solitude et respire le silence. Rien ne vient troubler mon regard habitué au balancement des herbes. Rien ne frappe mon oreille qui ne me soit familier : hennissement d'un cheval, pas ferré sur la route, chant d'un coq. Je puis donc tout entier me donner à cette marée montante qui frappe mon poignet. »
Cette « marée » fut prodigieuse si l'on veut bien considérer que le poète de Louisfert a libéré tout ce flot en si peu de temps : il n'a vécu que 31 ans !

Courte vie

La chronologie n'est d'ailleurs pas une mauvaise manière d'approcher l'œuvre d'un homme qui vécut pour écrire, et pour aimer.
Cadou, fils d'instituteurs laïques, nait le 15 février 1920à Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Atlantique, alors Loire-Inférieure), au cœur de La Brière et considérera comme « tout à fait extraordinaire / D'être né un jour de Carnaval au fond de la Brière / Où rien n'est travesti / Où tout se règle à l'amiable entre deux coups de fusil ». Ce pays de marais, il l'évoquera souvent dans ses poèmes. Il y passe les dix premières années de son enfance, dans une ambiance d'écoles, de vie paysanne et de scènes de chasse. « A sept ans comme il faisait bon, / Après d'ennuyeuses vacances, / Se retrouver dans sa maison ! / La vieille classe de mon père, / Pleine de guêpes écrasées, / Sentait l'encre, le bois, la craie / Et ces merveilleuses poussières / Amassées par tout un été».
En 1927 ses parents déménagement à Saint-Nazaire et il découvre la ville. Puis se sera Nantes, en 1930. La ville ne sera cependant jamais son univers et sa poésie demeurera très liée à la nature, à la ruralité, à la frugalité. Il témoignera toute sa vie d'une même volonté de s'ancrer dans sa Bretagne natale sans s'y enfermer et dédaignera de « monter à Paris ».
Le premier drame interviendra pour lui le 30 mai 1932, avec la mort de sa mère. En janvier 1940, ce sera le tour de son père, autre deuil marquant chez un jeune poète que la mélancolie hantera toujours, comme le spectre de la mort.
En 1936, Cadou fait connaissance en sa librairie de Michel Manoll, qui lui fait lire Rimbaud et l'initie à la poésie contemporaine à travers Pierre Reverdy et Max Jacob (qu'il considéra comme son père spirituel et rencontra en février 1940).
Son premier recueil, « Les Brancardiers de l'aube » paraît en 1937à l'initiative du poète Jean Digot à l'enseigne de ses Feuillets de l'Îlot.
En juin 1940, Cadou est mobilisé et se retrouve dans la retraite à Navarrenx puis à Oloron-Sainte-Marie où, malade, il est hospitalisé puis réformé le 23 octobre. Il regagne alors la région nantaise.

La « cour de récréation » de Rochefort

Il n'entrera pas dans la Résistance, mais résistera à sa manière, par la plume, avec quelques-uns de ses amis poètes et de Jean Bouhier, pharmacien à Rochefort-sur-Loire, qui les réunit en 1941 autour de la publication d'une revue, Les Cahiers de Rochefort. Les poètes qui y participent s'opposent au conformisme littéraire de l'époque et du régime de Vichy, mais ils prennent aussi leurs distances avec l'aventure surréaliste dont ils conservent cependant bien des leçons. « Sans vouloir faire fi des récentes conquêtes surréalistes, qu'il soit permis d'écrire que toute poésie ne redeviendra audible qu'en revenant à une simplicité, une pureté, une identité somme toute élémentaires »,écrit Cadou dans « Usage interne ».
Quant à Jean Bouhier, il résume leur état d'esprit et leur engagement : « Dire leurs poèmes à la face du monde, les mêler aux rythmes de la nature, au bruit des arbres, de l'eau, les mêler à la vie. »
« L'école de Rochefort » est née, Cadou préférera parler d'une « cour de récréation ». Elle marquera néanmoins durablement la poésie jusqu'à ce courant d'une « Poésie pour vivre » défendu par Serge Brindeau et Jean Breton dans les années soixante-dix et jusqu'à aujourd'hui. On la redécouvre périodiquement pour saluer chez les auteurs qu'elle fédéra le goût de la vie dont ils témoignaient. Ils ont pour nom Michel Manoll, Luc Bérimont, Jean Bouhier, Jean Rousselot, Marcel Béalu, Lucien Becker,Eugène Guillevic,Roger Toulouse, etc. Autant de personnalités aux engagements très divers, mais que l'amitié ne cessa de réunir.

Le 20 octobre 1941, Cadou croise les camions transportant les 27 otages qui seront fusillés à Châteaubriant. Il ne va pas réagir immédiatement, mais il écrira un de ses poèmes les plus connus, « Les fusillés de Châteaubriant », qui ouvrira son recueil « Pleine poitrine » (1943) et qui marque un tournant : l'expérience de la guerre et de l'horreur oriente son écriture vers une expression plus personnelle, moins abstraite qu'auparavant.

Hélène et l'amour d'une vie

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Hélène et René-Guy Cadou

La date la plus importante de la courte vie de Cadou est assurément celle du 17 juin 1943. Une jeune fille native de Mesquer, Hélène Laurent (1922-2014), elle-même poète, vient avec un groupe d'amis le voir à Clisson. Une des grandes histoires d'amour de la littérature commence. En octobre 1945, Cadou est nommé instituteur titulaire à Louisfert, où il résidera jusqu'à sa mort. En 1946, il épouse Hélène. Ils mènent une vie simple avec les gens du village et les copains qui viennent volontiers les saluer. « A la place du ciel / je mettrai son visage / Les oiseaux ne seront / Même pas étonnés…» C'est « Hélène ou le règne végétal » qui s'écrit.
Cadou se voulait fraternel, simple, presque anonyme. Il a probablement trouvéà Louisfert son lieu et son écriture. Comme tout bon auteur, il parle de tous en parlant de lui. « Toute la poésie qui coule de source, se jette dans la mer, tend à rejoindre l'universel », prétendait-il.
L'amour pour lui est central et salutaire, sa « prise de terre » en quelque sorte : celui d'Hélène – qui prolongera avec lui à travers ses propres poèmes un magnifique dialogue jusqu'à sa mort – mais aussi de la nature, des hommes simples, des bêtes…« Le temps qui m'est donné, que l'amour le prolonge », demanda-t-il.

« Un arrêt brutal du train »

En 1950, la maladie (un cancer) l'oblige à subir deux opérations. La menace qu'elle faisait peser sur sa vie, il en avait depuis longtemps la prescience, elle est un leitmotiv de sa poésie.
Car s'il y a chez Cadou un accord au monde qui est source d'une joie profonde –« Laissez venir à moi tous les chevaux / toutes les femmes et les bêtes bannies / Et que les graminées se poussent / jusqu'à la margelle de mon établi / Je veux chanter la joie étonnamment lucide / D'un pays plat barricadé d'étranges pommiers à cidre »– il y a aussi cette mélancolie discrète et souvent poignante, associée à l'amour de la vie et au sentiment d'une obscure vulnérabilité : « Je n'irai pas tellement plus loin que la barrière de l'octroi / Que le petit bistrot tout plein d'une clientèle maraîchère / Je ne ferai jamais que quelques pas sur cette terre »,écrivait-il.
Le poème « Aller simple » le dit plus crument encore :

« Ce sera comme un arrêt brutal du train
Au beau milieu de la campagne un jour d'été
Des jeunes filles dans le wagon crieront
Des femmes éveilleront en hâte les enfants
La carte jouée restera tournée sur le journal
Et puis le train repartira
Et le souvenir de cet arrêt s'effacera
Dans la mémoire de chacun
Mais ce soir-là
Ce sera comme un arrêt brutal du train
Dans la petite chambre qui n'est pas encore située
Derrière la lampe qui est une colonne de fumée
Et peut-être aussi dans le parage de ces mains
Qui ne sont pas déshabituées de ma présence
Rien ne subsistera du voyageur
Dans le filet troué des ultimes voyages
Pas la moindre allusion
Pas le moindre bagage
Le vent de la déroute aura tout emporté. »

Après une courte rémission, René-Guy Cadou décède le 21 mars 1951, à 31 ans, dans sa maison de Louisfert, entouré par sa femme Hélène et Jean Rousselot passé lui rendre visite.

Ne pas réduire Cadou

On apprend aujourd'hui des poèmes de Cadou dans les écoles et c'est heureux. On ne saurait cependant le réduire à une célébration naïve et bucolique du monde. Cadou n'est pas solaire, il est sombre, souvent mélancolique, ses notes d'« Usage interne » le montrent même parfois mordant. Désireux de bousculer les chaises et les assis. Celle-ci par exemple, qui fustige les tièdes : « Sortez votre cœur du gousset. Vous avez une chance sur mille d'être à l'heure. » Il sait se moquer : « Cocteau s'alite, se soigne, espère un mieux (…) d'où l'atmosphère clinique de ses poèmes. Il s'opère lui-même avec la maîtrise et le petit doigt levé du chirurgien. » Cadou grince parfois.
Il professe que « la poésie sera toujours l'éloge de la vie dangereuse ». Il chante l'amour mais sait que le temps presse et ne cesse d'insinuer le tragique de l'existence dans son chant. Son lyrisme doit beaucoup au sentiment taraudant de sa précarité.
Sa poésie fait référence au concret, aux objets, aux gestes humbles, mais elle laisse entendre en bruit de fond une métaphysique angoissée. L'objet résonne, l'objet rayonne. Les trains par exemple, qui ne cessent de passer et repasser entre ses lignes, avec les gares désertes, abandonnées, les wagons oubliés, sont le plus souvent une figure de la plus poignante nostalgie. Ils creusent l'espace, donnent sa profondeur au temps, ferraillent dans un paysage perdu ou menacé, vont jusqu'à insuffler cette tonalité qu'on pourrait dire du futur antérieur quand l'auteur semble parler d'outre-tombe.
Son rapport au christianisme lui-même se veut sans doute trop naïf pour ne pas dissimuler bien des doutes.
Il me semble que ce qu'il écrit de la peinture, qui n'est pas un art de la reproduction (on lui préférerait la photo), « mais un jet de lumière unique, une concentration de rayons avisés sur les étonnantes profondeurs de la réalité quotidienne », peut s'appliquer à sa poésie. Il parle du quotidien, mais ce quotidien est pour le moins troublant et formidablement riche.
J'aime par-dessus tout ce qu'il a dit de son ami Lucien Becker : « Becker n'a pas construit son œuvre dans un souci de plaire, mais dans celui de se mériter lui-même. ». Il définit ainsi magistralement le rapport entre le poète et l'écriture, loin de toute démagogie, mais il énonce surtout une vérité qui le concerne au premier chef : c'est par la poésie que Cadou s'est accompli.

Michel Baglin



Lire aussi :

"Poésie la vie entière" (portrait)

Martine Caplanne chante Cadou

Paul Dirmeikis chante Cadou

Hélène Cadou, dans la poursuite du dialogue



« Solitude de la pitié»

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Écrites à l'époque où il rédigeait sa « Trilogie de Pan », ces nouvelles annoncent les grands thèmes de l'œuvre, et reflètent à merveille la première manière et le talent de Giono.



Ce recueil de 20 textes publié en 1932 (après une édition partielle et confidentielle en 1930), réunit 5 nouvelles (Solitude de la pitié , Prélude de Pan, Champs, Ivan Ivanovitch Kossiakoff, Jofroi de la Maussan) et une quinzaine de courts récits, esquisses de portraits ou d'essais : La main, Annette ou une affaire de famille, Au bord de la route, Philémon, Joselet, Sylvie, Babeau, Le mouton, Au pays des coupeurs d'arbres, La grande barrière, Destruction de Paris, Magnétisme, Peur de la terre, Radeaux perdus, Le chant du monde.
Tous, à l'exception d'Ivan Ivanovitch Kossiakoff (qui raconte l'amitié naissante entre Giono et un soldat russe durant la guerre de 14-18), se déroulent en Haute-Provence et ont un narrateur (sauf la première) qui est Giono lui-même le plus souvent.
Rédigés entre 1925 et 1932, ces textes appartiennent à la période où Giono écrivait « Un de Baumugnes », « Colline », « Regain » : on y retrouve sa manière, un style qui regorge d'images – métaphores, comparaisons – et de sensualité (comme dans La main où un aveugle dit comment sa relation au monde s'est enrichie quand il a perdu la vue). Son réalisme merveilleux, une thématique où la nature est elle-même un personnage envoûtant, à la fois proche et hostile (il « théorise » cela dans Le chant du monde), en tout cas violent et puissant. Au point que l'on flirte souvent avec une sorte de fantastique et qu'on y bascule avec Prélude de Pan où un inconnu de passage (Pan) venge la colombe que torture un bûcheron en déclenchant une orgie panique dans le village.

Pitié impuissante


Le titre renvoie à ce sentiment moins de pitié que de compassion, d'empathie, que l'on peut ressentir pour les humains où les bêtes qui souffrent, voire les arbres. Sentiment qui, dans la première nouvelle, fait défaut au curé et à sa bonne. Ceux-ci envoient en effet l'un des deux pauvres bougres qui se présentent à leur porte en quête d'un peu d'ouvrage (le premier soutenant le second, malade, dans une vraie solidarité) nettoyer un puits profond et délabré pour une malheureuse pièce de dix sous.
Cette empathie, hélas, n'empêche généralement pas l'impuissance : ainsi la bête blessée de La grande barrière (entre les espèces) est-elle terrorisée par l'homme qui la caresse pourtant pour l'aider à mourir. Ainsi la jeune fille de Babeau, trop jeune pour empêcher un vieux bonhomme de se suicider en se noyant devant elle.
Les hommes de « Solitude de la pitié» doivent composer avec la solitude et la sauvagerie, celle de la nature mais encore de leurs congénères. C'est qu'ils sont eux-mêmes tout entier livrés à de grandes forces qui les dépassent et à la tragédie de leur condition, abandonnés en « pleine terre » comme des naufragés en « pleine mer ». Tel est le leitmotiv de Radeaux perdus, peut-être le récit le plus fort du recueil, racontant comment un vieux paysan incite son fils àépouser une jeune héritière, puis à l'étrangler et à l'installer au bout d'une corde pour faire croire qu'elle s'est pendue. Le tout avec un parfait naturel et une absence totale de pitié. C'est là le produit d'une terrible rusticité : « il faut connaître le pays : des bois noirs, des collines rousses et sombres, des vals muets », précise Giono, qui explique aussi à quoi sont parfois destinés les puits qu'on y creuse dans chaque cave : «ça peut servir, soit de hasard, soit qu'on pousse un peu le hasard avec son coude si on a une femme qui fait trop de petits, une fille un peu portée ou un vieux père qui tarde. » Tout le sens de l'ellipse de Giono est là, et la saveur de textes qui prennent pleinement leur force à la seconde lecture !

Michel Baglin



« Novellas »

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Onze histoires courtes qui, comme toujours avec Didier Daeninckx, font réfléchir sur la société contemporaine.



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(Didier Daeninckx, « Novellas ». Le Cherche-Midi éditeur, 464 pages, 18,90 €.)

Le récent ouvrage de Didier Daeninckx est sobrement intitulé« Novellas ». Faut-il le rappeler, la novella est une œuvre de fiction habituellement plus longue que la nouvelle mais plus courte qu'un roman. Elle conserve de la nouvelle quelques caractéristiques, qu'on retrouve ici : le texte est concentré sur un seul événement, les personnages sont peu nombreux et moins fouillés que dans le roman, la fin de l'histoire est inattendue et réduite à quelques lignes. Il est impossible de révéler la chute car ce serait déflorer l'art de Daeninckx et, surtout, amoindrir (pour ne pas dire supprimer) le plaisir du lecteur. Reste donc à mettre en lumière l'habileté de l'auteur dans ces onze histoires.

Didier Daeninckx fait réfléchir sur la société contemporaine. Les thèmes ? Les bandes armées qui rançonnent certains pays d'Afrique et enrôlent de force les enfants qu'ils enlèvent, la désertification industrielle et le chômage de masse, le portrait sans complaisance d'un ex-collabo, le « terrorisme » et les manipulations de la police, la difficulté de se loger à Paris et la place des « vieux » dans l'époque...
Novellas ? Oui sans doute encore que «À louer sans commission » avec sa petite centaine de pages et son découpage en chapitres aurait pu faire un petit roman comme il en paraît aujourd'hui. La limite entre les deux genres est donc plus floue que ne le laisse apparaître la définition…
Didier Daeninckx s'est bien renseigné pour écrire ses onze histoires et le lecteur sera sensible à la documentation réunie (voyages, lectures ?). Ainsi dans « La particule » peut-on lire : « La clinique des Dentellières faisait face aux bâtiments sans âme de la sous-préfecture et du palais de justice. » Ce qui est exact. À quoi il faut ajouter le site Vallourec, les berges de l'Escaut et les collines de la Sentinelle, la cité des Agglomérés, les émissions de tv et le journal régional La Voix du Nord… Rien d'étonnant à cette connaissance du valenciennois puisque Daeninckx et le dessinateur Mako ont publié, en 1992,« Traverse 28 », une commande (?) du Centre Culturel Pablo Picasso de Trith-Saint-Léger, une commune de la banlieue de Valenciennes… De même, dans « La Repentie », avec sa description des opérations de renflouement du chalutier coulé au large du Porniguen, Daeninckx fait preuve d'un professionnalisme précis. (L'orthographe fantaisiste de Nœud-les-Mines - dans « Je Tue Il…», p 144 - n'est sans doute qu'une coquille ou une faute de saisie !) Voilà qui renforce la véracité du récit et l'impression de réalisme et l'on est bien en peine de trouver des entorses au réel.
La longueur des novellas peut amener Daeninckx à prendre des libertés avec cette caractéristique de la nouvelle consistant à se concentrer sur un seul évènement. Mais c'est très occasionnel ; ainsi dans « Mortel smartphone », le lecteur s'attend à ce que Chéral, l'enfant enlevé par une bande armée, se révolte, mais pas à ce qu'il émigre ! Le reste du temps l'auteur est irréprochable. Tout comme pour les personnages principaux de ces histoires qui restent peu nombreux et fortement centrés sur l'intrigue : le lecteur ne pénètre pas dans leur psychologie. Ces personnages sont tous des êtres libres, profondément libres, y compris dans leurs folies, leurs excès ou leurs recherches, quelle que soit l'issue de l'histoire. C'est que Didier Daeninckx s'intéresse à la face cachée de la société dans laquelle nous vivons (face cachée pour ceux qui ne veulent pas voir la réalité en face). C'est peu reluisant mais très instructif… Mais là où Didier Daeninckx fait preuve d'une maîtrise incomparable, c'est dans l'art de la chute, une chute à laquelle le lecteur ne s'attend pas. En quelques lignes, Daeninckx termine son histoire, quitte à parfois accélérer son récit (comme dans « JeTue Il…»). Ce qui frappe, c'est le sens du suspens avec lequel il mène sa fiction.

Si « Bagnoles, tires et caisses » (titre plein d'humour et de détachement à l'égard des biens matériels) semble être une autobiographie déguisée de Didier Daeninckx via des histoires de voitures plus désopilantes les unes que les autres, « L'Affranchie du périphérique », par sa connaissance de la banlieue parisienne et les nombreux éléments véridiques, ressemble, presque, à une petite encyclopédie. Mais la place manque ici pour démêler le vrai du faux. Comme le temps pour mener à bien des recherches…. On admettra donc que l'auteur sait employer des fragments du réel pour construire des fictions qui ont toute l'apparence de la réalité… Et qui disent des choses (et ce n'est pas leur moindre mérite) sur notre société post-moderne ! De la belle ouvrage…

Lucien Wasselin.



Lire aussi :

« Novellas »

« Caché dans la maison des fous »

« Retour à Béziers »

« Les gens du rail »

« Le tableau papou de Port-Vila »

« L'Espoir en contrebande »




« Le Grand Troupeau »

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Publié en 1931, « Le Grand Troupeau » est le cinquième roman de Giono et le seul (si l'on excepte la nouvelle Ivan Ivanovitch Kossiakoff du recueil « Solitude de la pitié») consacréà la Grande Guerre qu'il a faite et qui l'a profondément marqué par ses horreurs.



Le roman s'ouvre sur un tableau prodigieux, celui d'un immense troupeau de moutons qui descend à marche forcée de la montagne, car les bergers sont mobilisés. Au mépris de la fatigue des bêtes et au grand dam des paysans dont il traverse le village et qui y voient un gâchis de vie, ce flot laisse une multitude d'animaux morts sur le bord des chemins. L'allégorie est claire : elle préfigure la boucherie qui attend le troupeau des hommes sur le front. De manière plus ou moins allusive, elle se poursuivra tout au long du livre jusqu'à la fin, quand le renard qui a rongé sa patte prise au piège renvoie à Olivier qui s'est mutilé pour échapper à l'enfer.

Le roman progresse par une succession de scènes qui, en alternance, relatent des faits se déroulant tantôt sur le front et tantôt à l'arrière, dans les villages où les femmes et les vieux doivent assumer tous les travaux des champs. Quelques personnages, tous paysannes ou paysans, sont donc les vecteurs de la narration, et les porteurs de l'Histoire. C'est à travers eux, leurs faits et gestes, leur peur, leur dégoût, mais aussi leurs désirs et leurs faiblesses, que Giono raconte la guerre, sans héroïsme, sans rapporter aucun fait d'armes ni conter les batailles, mais en décrivant une campagne ravagée, une terre gorgée de cadavres, l'entraide et l'amitié qui survivent entre des hommes éreintés, blessés, mourants, rendus fous souvent par la cauchemar qu'ils traversent. Cette alternance entre la paix champêtre et les images dantesques du front est particulièrement efficace pour faire ressentir la nostalgie poignante qui travaille les personnages.

La fascination/répulsion de l'auteur pour le sang nous vaut des scènes hallucinées où son style, ses phrases gorgées de sensualité, font merveille dans l'horreur. Pas de relation de combat, ni de corps à corps, sauf celui d'un des personnages avec une truie occupée à dévorer le cadavre d'un enfant : c'est à travers elle que la sauvagerie s'incarne, comme la libertéà travers des chevaux échappés d'une ferme et qui galopent en lisière d'un bois, ou la mort dans la putréfaction que les obus mettent à jour en remuant la terre.

Giono n'a pas de complaisance pour la boucherie, mais une saine colère contre la folie des hommes et une volontéévidente de dénonciation de la guerre et de ses chantres. Son pacifisme résolu y trouve sa source et c'est plus tard sur le mode de l'essai qu'il poursuivra son réquisitoire. Mais il est notable qu'on n'entend jamais dans ce roman le moindre éloge de l'héroïsme guerrier ni le moindre propos haineux contre l'ennemi. En revanche, les hommes y sont de pauvres bougres désorientés, meurtris, désespérés parfois, mais qui demeurent amicaux, bienveillants, capables d'entraide et de pitié, bref, toujours porteurs d'humanité.

Et c'est un livre superbe dont on sort malgré tout plus fraternel.

Michel Baglin



lire aussi :

« Le Grand Troupeau »

« Solitude de la pitié»



« Le Sable doux »

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« Le sable doux » est l'ultime livre publié que Pierre Garnier ait conçu de son vivant. Il a tenu vivement à la présence dans ce volume de ses « Poèmes de Saisseval » qui expliquent pour une large part les poèmes spatialistes …



« Le sable doux » est l'ultime livre publié que Pierre Garnier ait conçu de son vivant : il est composé de quatre suites inédites dont une linéaire, « Notes sur la mer », et il se termine avec « Les Poèmes de Saisseval » qui ont fait par le passé l'objet de plusieurs éditions indépendantes sous forme de recueil bilingue (en allemand, en anglais et en espagnol) avant de paraître en 2005 chez La Vague verte en édition exclusivement française. Peut-être les chercheurs trouveront-ils dans un futur plus ou moins proche d'autres suites inédites… Pierre Garnier a tenu vivement à la présence de ces « Poèmes de Saisseval » dans ce volume qui expliquent pour une large part les poèmes spatialistes …

« Le Sable doux » est un livre de célébration du monde et le nano-poème de la page 168 (« le cahier les rayons du soleil ») répond aux considérations linéaires des « Poèmes de Saisseval ». Cette approche éminemment dialectique du réel éclaire singulièrement et le recueil proprement spatialiste et les promenades sur le territoire de Saisseval de Pierre Garnier à l'origine de sa vision du monde. D'ailleurs, la coquille de l'escargot tient une grande place dans « Le Sable doux » , une suite intitulée « Une œuvre de la mer » lui est à demi réservée puisqu'elle regroupe des variations sur ce schéma alors qu'on trouve dans le tome 2 d'Une mort toujours enceinte (publié en 1995) ces vers :« la Bible est un petit livre / mais l'escargot est encore plus petit / qui porte le monde depuis le début ». Il n'est pas interdit de penser (au risque de se tromper !) que c'est au cours de ses promenades à Saisseval que Pierre Garnier a été fasciné par des fossiles de gastéropode, voire en contemplant les murs de sa demeure construite en craie (l'ancien presbytère). Mais il y a mieux ; sont présents dans « Les Poèmes de Saisseval » les chevaux, les poissons (parfois nommés), les figures géométriques, le pain (avec sa croûte et sa mie), les arbres très nombreux et l'escargot qui donne lieu à des considérations très cosmologiques : « l'escargot est mon animal-totem : / cette colonne enroulée autour d'un point / est aussi le monde ». Tous ces éléments se retrouvent dans les poèmes spatialistes... C'est la carte du monde que dessine Pierre, celle qui est « la vraie carte de la terre ».

C'est ainsi qu'apparaît cette forme stylistique très présente dans la poésie de Pierre Garnier : le ressassement en tant qu'examen continuel des éléments du réel. Le ressassement revêt différentes formes. Il y a bien sûr ce va-et-vient entre la poésie linéaire et la spatialiste tel que les quelques lignes précédentes comparant « Les Poèmes de Saisseval » et le reste du « Sable doux » le laisse apparaître. Mais si on recense les dessins utilisés, on remarquera qu'ils sont déjà présents dans les précédents recueils de poésie spatiale ; c'est le cas avec le A & O, avec les chiffres, l'accolade, l'escargot, le ⋈, etc… On ne reviendra pas sur l'escargot mais on signalera, pour le chiffre 2, que la suite initiale, « Le Merveilleux début », est composée exclusivement de ce chiffre mais qu'on compte 41 légendes différentes ! Et qu'en 1988 paraissait aux Éditions Quaternaire un recueil intitulé« Poèmes en chiffres »… L'oncle-boulanger (le pain, la croûte et la mie, comme il est dit dans « Les Poèmes de Saisseval ») avec quelques variantes, légende plusieurs pictogrammes comme le A & O, les trois ➞, les chiffres 2 et 9, le poisson…). De même, la vierge enceinte (avec quelques éventuelles variations) légende aussi bien l'escargot ou le A & O. Par exemple... Et je n'aurai rien dit du cercle si présent dans « Le Sable doux », le cercle auquel Pierre a consacré un livre, «Les Chants du cercle, une épopée » (Aisthesis Vergag, 2011)… Et je n'aurai rien dit non plus de la fraîcheur du « Sable doux » : l'écriture est parfois comme tremblée, on y sent la vie, l'exacte réplique de l'universalité traduite par la figure géométrique ou le pictogramme. Car le ressassement est l'émotion toujours répétée devant les manifestations de la vie, une ouverture sur l'infini. « Le Sable doux » n'est-il pas sous-titré« (un cahier d'écolier) poèmes visuels aux longs prolongements » ?

Dans « Les Poèmes de Saisseval », Pierre écrit : « parfois c'est un silex / qui remonte du champ ». Ses nano-poèmes ne constituent pas seulement « la vraie carte de la terre » : comme ces silex qui remontent à l'occasion des profondeurs de la terre, ils remontent de l'inconscient et de la culture des hommes de ce temps. C'est en ce sens qu'ils sont un précieux témoignage de l'Histoire. Ils nous rappellent que « la vie a l'exacte mesure / de l'espace et du temps ».

Lucien Wasselin.



lire aussi :

« Le Sable doux »

Hommage de Lucien Wasselin et dernier recueil

« La Forêt »

« Christianisme »

« Le promeneur de Saisseval » et « Merveilles »



« Naissance de l'Odyssée »

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Premier roman achevé par Giono, « Naissance de l'Odyssée » célèbre le vieux monde méditerranéen et la littérature. Il met en scène le retour d'un Ulysse vieilli et couard mais dont les talents de conteur vont lui permettre de regagner et Pénélope et son domaine.



Ce n'est pas le premier roman publié par Giono, mais c'est le premier qu'il ait écrit, dans les années 1925-1926. Grasset l'avait refusé, estimant qu'il relevait trop du « jeu littéraire ». Le succès de « Colline » (1928) fera revenir l'éditeur sur sa décision et « Naissance de l'Odyssée » paraitra en 1930.

Cette œuvre fait donc partie de ses romans « paniques », où la nature (Pan) et ses forces obscures sont omniprésentes et où le lyrisme est débordant. Tous les thèmes chers à Giono y sont déjà et l'écriture est souvent proche du poème en prose.
« J'ai commencé par écrire Naissance de l'Odyssée dans une cave, parce que j'avais besoin de soleil », a expliqué Giono dans un entretien. Il travaillait alors à la Conservation des Titres de l'Agence du Comptoir d'Escompte à Marseille, sous la place Saint-Ferréol. Et son roman, en effet, est solaire, qui célèbre le monde méditerranéen et la gloire d'Homère. Il brode sur la légende d'Ulysse et quelques grands épisodes de« l'Odyssée », mais pour en prendre le contre-pied, faisant du héros grec un personnage faible et lâche (« Par dessus la besace à mensonges il avait de tout temps porté la peur »). Et un menteur, mais attention, pas n'importe quel menteur : un adepte avant l'heure du « mentir-vrai », un conteur, dont la parole accomplit des prodiges !

On découvre Ulysse au moment où il vient de faire naufrage. Il y a vingt ans qu'il est parti de chez lui et est porté disparu sur son île d'Ithaque. En fait, il a beaucoup traîné dans les estaminets et auprès des femmes, dont Circée. Il pense parfois à Pénélope, mais c'est une conversation surprise dans le « caboulot du port » et où il est question de Pénélope et de la joyeuse vie qu'elle mène avec ses jeunes amants, dont Antinoüs, qui réveille sa jalousie et le pousse à se mettre en route vers Ithaque.

Ulysse, vieilli, se perd dans une terre hostile et chemine avec au ventre la peur des dieux et des forces obscures qui l'entoure. Mais, arrivé dans une auberge et entendant à nouveau médire de Pénélope et vanté Antinoüs, il prend la parole et prétend avoir rencontré Ulysse, vivant et aux prises avec les dieux. Un aède est là, qui écoute et qui, séduit, va colporter ce récit. Telle est donc la « naissance de l'Odyssée », Ulysse finissant par croire à ses propres paroles tandis que le récit de ses exploits se répand.
Il arrive à Ithaque déguisé en mendiant et Pénélope le devine, sans rien dire. Mais Ulysse a peur de se dévoiler car il craint la force d'Antinoüs. Il faut, là encore, un récit de ses exploits (c'est un vendeur de porcs qui le commence) pour qu'il se sente un autre. Et son « mensonge » va le transformer. Poussé par le vendeur, il tombe sur son rival qui, lui aussi influencé par les récits, se sauve. S'engage une course poursuite au terme de laquelle Antinoüs s'effondre avec un bout de la falaise et périt de ses multiples blessures : la légende d'Ulysse est établie et des lors tous ses faits et gestes seront magnifiés, réinterprétés, supposés inspirés par les dieux.

Pour Ulysse, ce qui lui a rendu le monde supportable, ou habitable, c'est la parole, le mensonge, l'imaginaire humain. Bref, la littérature, et l'on conçoit dès lors que Giono ait voulu commencer son œuvre en exposant d'emblée son fabuleux pouvoir tout en inventant son style et sa manière.

Michel Baglin



lire aussi :

« Naissance de l'Odyssée »

« Le Grand Troupeau »

« Solitude de la pitié»



Les voix du temps

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Avec une quinzaine de recueils publiés, cette auteure née en 1976 a trouvé sa voix, singulière, grâce à ce don d'empathie qui permet de se couler dans le peau des autres et dans leurs histoires de vie pour leur rendre la parole.
Voici, regroupées, quelques critiques publiées sur Texture, des uns et des autres



« Renée, mon aïeule. Devrais-je lui dire que je l'aime ou est-ce autre chose ? Elle m'attire, m'empêche de dormir. Je la sens, chaque nuit, passer son souffle sur mon corps. Elle reste, plus ou moins longtemps, à me regarder, à m'effleurer, puis elle finit par pleurer. Ses plaintes, tantôt murmures, tantôt minces sanglots, s'immiscent entre mes lèvres. » Ainsi parle Cécile Guivarch de son ancêtre, Renée, dont elle ne sait presque rien et à laquelle pourtant elle rend la parole, celle bafouée, déniée, méprisée des pauvres et des oubliés.
Ce travail en quelque sorte de transmission n'est pas le fait d'un écrivain âgé mais d'une poétesse jeune qui s'emploie à incarner, dans ses proses et ses poèmes, le passé des hommes, des histoires de vies, qu'elle évoque les soldats de la Grande Guerre ou ses ancêtres. « Mes chantiers d'écriture en cours sont également de vastes fouilles sur la filiation et tous ces gens dans notre sang et qui nous habitent », explique-t-elle.

« Renée, en elle »

Le titre, au fond, dit l'essentiel : Renée est le prénom de cette aïeule lointaine dont Cécile Guivarch ne connait que le nom. Mais c'est aussi l'évocation d'une renaissance, celle d'une femme pauvre du début du XIXème siècle que l'auteur fait revivre en elle, s'efforçant d'imaginer ce que fut sa vie, à force d'empathie. A force aussi de recherches dans les registres, de remontées dans l'arbre généalogique.
De courts textes se succèdent sur une soixantaine de pages comme autant de poèmes en prose pour aller à la rencontre de celle qui l'habite et la hante du fait de l'absence de souvenirs, de traces, qu'elle aurait pu laisser. Pas même une tombe ! Car c'est aussi une époque qui est ressuscitée, ses conventions sociales, la condition féminine d'alors, la pauvreté, etc…

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« Renée, en elle », Editions Henry , 64 p, 10 €

Renée a été jeune, amoureuse, mariée. Elle a connu le dur travail des champs, les grossesses qui se succèdent, les fausses-couches et ces enfants morts en bas âge qui finissent par la rendre à moitié folle. On la croit voleuse de pommes et on la jette en prison, puis on lui enlève son dernier né. Elle finit par en mourir et cette fois c'est dans la fausse commune qu'on la jette, tandis que son époux, accablé de chagrin, se pend.
L'histoire, bien sûr, compte moins que la manière de la raconter. Cécile Guivarch le fait en poète, en creusant dans la chair de l'amour et de la souffrance, avec des évocations simples mais fortes, une volonté de faire rendre gorge au silence, qui est peut-être la plus terrible aliénation. Silence d'une société qui voue à l'oubli les réprouvés, méprise les existences de peu. Silence de la mort qui gomme et du temps qui étouffe peu à peu les mémoires. Silence enfin des racines, qui pourtant nous irriguent. Un beau travail, oui, de mise à jour, de liens renoués entre les générations, et qui donne à voir, à sentir, la solidarité des humains à travers les époques et les vertigineuses profondeurs du temps.

Michel Baglin



« S'il existe des fleurs »

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« S'il existe des fleurs », L'Arbre à paroles, 2015, 110p., 12€

« Tout tient dans les ruines » Le passé, filial ou collectif, inspire Cécile Guivarch. La voici, rendant hommage aux poilus de 14 et de toutes les guerres dans des poèmes brefs et intenses (entre tercets et huitains). Le titre trouve justification et profondeur plus loin dans la texture de ce recueil qui énonce sans didactisme ni complaisance, les faits bruts, les séquelles, les traces ineffaçables dans la terre d'une guerre effroyable. Des « cratères »à la « tombée » des troupes, la poète de quarante ans passe en revue les étapes de la chute funeste. La beauté et l'émotion lèvent de ce peu de mots tissés pour explorer l'essentiel et en donner même une vision ethnographique : boue, engloutissement, nuit totale, « battement de l'histoire »
Ces poèmes sont pleins de tombes, à tous les sens du terme : les voilà ces hommes dans leur ultime demeure, leur chute et la poète sait, ô combien, en quelques images sobres, leur offrir ce partage nu et durable, ces « tombeaux » (au sens classique) :
"à la bouche ouverte remonte ce goût
de fleurs séchées coquelicots

ici près des oiseaux
des regards se tournent vers le ciel

mais dans le dos une cicatrice ouverte
blessure de guerre et combats épient

Un livre de mémoire, dans le droit fil du beau et grave livre précédent, « Renée, en elle ».

Philippe Leuckx



« Vous êtes mes aïeux »

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« Vous êtes mes aïeux »Éditions Henry. Collection La main aux poètes

« Nos langues anciennes / nos langues chargées de langues »…
Avec « Vous êtes mes aïeux », nous sommes évidemment dans la transmission, pas seulement d'une mémoire collective, mais aussi d'une parole. Perce une mélancolie compréhensible : « tous vos pieds qui s'amassent sous la terre / comme autant vos mains vos cœurs » et une curiosité singulière : « pensiez-vous à moi », comme si Cécile Guivarch avait besoin d'être légitimée par ses ascendants pour pouvoir inscrire ses lignes dans la lignée de tous ses aïeux. Elle les rend présents par le rappel des scènes de leur vie quotidienne, une existence modeste, paysanne ou ouvrière. «Ça revient par les odeurs ».
Il y a un intérêt plus marqué pour les femmes de la famille, leurs maternités, leurs enfants et le destin de ces enfants, comme dans « Le cri des mères » (La Porte, 2012). On retrouve ici le même « cri d'amour » d'une femme et mère qui revendique son appartenance à l'ensemble des femmes et mères qui l'ont précédée. Cécile Guivarch égrène des noms qui ancrent et encrent le sien dans une émouvante énumération : « vos noms s'éparpillent / de Jean en Jean / de Marie en Marie ». Un simple contrat de mariage, l'acte notarié de la vente d'une maison, une lettre deviennent poèmes, fragments d'un arbre généalogique vivant de toute sa sève.
« Que faire de nos rêves / avec vous sur nos épaules » : sans aucun doute écrire, sinon « vos langues finiront par s'effacer / vos enfants n'ont cessé de vous taire ». Et le poète explore le grand livre des cimetières : « vos tombes à décoder », mais « vos secrets enterrés on ne les déterre qu'à demi ». Comme si derrière le prénom Cécile, qui signifierait « aveugle », s'affirmait le désir de voir avec davantage d'acuité, de savoir au-delà des non-dits, de discerner au-delà du passé et de l'avenir. Se faire voyante...

Chantal Dupuy-Dunier



Rendez-vous d'automne

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Quelques-uns des rendez-vous littéraires de l'automne. Et quelques brèves et autres informations pratiques…



Toulouse : Chez René, bazar littéraire

Au cœur de Toulouse, la Cave Poésie René Gouzenne va tenir les 18-19 et 20 septembre 2015, pour sa première édition, le « plus grand petit salon des éditeurs indépendants de Midi-Pyrénées ». Ils seront une vingtaine, pendant trois jours, à prendre possession des murs de la Cave pour un salon du livre inédit, festif, théâtral et musical. Au programme : poèmes au détail, spectacles en vrac, lectures en stock ; romans, nouvelles, poésies, formes hybrides ; littératures d'ici et d'ailleurs… Durée : vendredi à partir de 20h, samedi de 11 à 23 heures et dimanche de 11 à 19 heures. Entrée libre.
Avec une cave en forme de théâtre de poche, des couloirs très étroits, un foyer miniature, la Cave Poésie est bien le lieu idéal pour inventer une telle fête.
Les auteurs invités : Ana Tot, Aurelio Diaz Ronda, Cédric Demangeot, Michel Baglin, Muriel Morelli, Philippe Berthaut, Serge Pey, Victor Martinez, Yvan Corbineau.
Les éditeurs présents : AaOo, Anacharsis, Az'art atelier, CMDE, Éditions érès, Po&psy collection, Fissile livres, Les Cahiers d'Adèle, Les Écrits 9, Les Éditions à réAction, Les Fondeurs de briques, Le Grand os, N&B, Smolny, Tapuscribe, Tupi or not tupi, Un thé chez les fous théâtre, Vagabonde.

Programmation détaillée ici



Les éditions Bruno Doucey ont 5 ans

Bruno Doucey et Murielle Szac vous invitent à fêter les 5 ans de leur maison d'édition et leur 80e ouvrage, « Le Rapt » de Maram al-Masri en compagnie de leurs auteurs. La fête se déroulera le dimanche 20 septembre entre 16 et 18 heures dans les locaux des éditions Bruno Doucey, 67 rue de Reuilly, cour d'Alsace-Lorraine, 75012 Paris (Metro Reuilly-Diderot).
Lectures poétiques improvisées et verre de l'amitié en plein air dans la cour d'Alsace-Lorraine sont au programme.



Lauzerte (82) : Place aux Nouvelles

La 10e édition de Place aux Nouvelles, festival littéraire centré sur la nouvelle, se déroulera, comme les années précédentes à Lauzerte, superbe bastide moyenâgeuse de Tarn-et-Garonne, les 5 et 6 septembre. Une trentaine d'écrivains sera rassemblée sur la place des Cornières qui fera Place aux Nouvelles. Ils participeront à des débats, liront leurs nouvelles, animeront des ateliers d'écriture, dédicaceront leurs livres…
Les écrivains suivants ont confirmé leur participation à cette 10e édition de Place aux Nouvelles : Alain Absire ; Franz Bartelt ; Anouar Benmalek ; Manu Causse ; Patrick Dupuis (Belgique) ; Eric Faye ; Hubert Haddad ; Serge Joncour ; Marie-Hélène Lafon ; Fouad Laroui (Pays-Bas) ; Michel Lambert (Belgique) ; Shmuel Meyer (Suisse) ; Isabelle Minière ; Chantal Pelletier ; Tito Topin, Claude Pujade-Renaud ; Anna Rozen ; Thomas Scotto ; Emmanuelle Urien ; Marc Villard.
S'y ajouteront les 5 écrivains dont le recueil a été sélectionné pour le Prix Place aux Nouvelles - 2015 : Agnès Dumont (Belgique, pour Mola mola. Edit. Quadrature) ; Benoît Fourchard (Excursus, La Dragonne) ; Derek Munn Un paysage ordinaire, Christophe Lucquin edit.) ; Anna de Sandre (Le parapluie rouge, In8) et Colin Thibert (Chat qui lit jamais ne s'ennuie, Thierry Magnier). Ainsi que deux auteurs de B.D. Vincent Gravé et Richard D. Nolane.
Deux maisons d'édition publiant essentiellement des nouvelles seront aussi présentes : L'Atelier du Gué (Aude) et In8 (Pyrénées-Atlantiques)



Paris : une soirée Joe Bousquet

La Maison de la Poésie de Paris organise le lundi 14 septembre, à 20 heures une soirée consacrée à Joe Bousquet, grâce au talent d'Hubert Chiffoleau.
« J'écris pour ceux qui viendront plus tard avec des âmes à ma ressemblance – tu entends ? des âmes à la ressemblance de mon corps – assez purs pour se sentir blessés par la vie même, comme je l'ai été par la mort », écrit Joe Bousquet en 1938 à l'une de ses correspondantes. Le temps serait-il enfin venu de le lire ? Une occasion unique nous est donnée à la Maison de la Poésie de Paris.
Sophie Bourel et Yann Collette, en présence de Riccardo del Fra, feront résonner cette parole, véritable alchimie de la langue : métamorphose de la chute en poésie. Ils nous invitent durant leur lecture à une traversée du miroir ; àécarter le voile épais des apparences ; à entrer dans la « chambre noire » du poète où, 30 ans durant, son esprit de résistance ne cessât de scruter ce monde, de le réinventer, de l'éclairer à la lumière de son soleil souterrain. Nul doute que l'ombre de Bousquet viendra rôder par là.



Toulouse : on a fêté Henri Heurtebise

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Henri Heurtebise a dit ses poèmes et notamment des inédits. (Photo Guy Bernot)

Multiples compte parmi les plus anciennes revues de poésie de France. Son créateur et animateur, Henri Heurtebise, est le passeur inlassable du poème, organisateur notamment de lectures lancées en 1987 avec la librairie Ombres Blanches de Toulouse. L'infatigable éditeur et découvreur de nombreux poètes a rendu concret ce mot de Paul Celan pour qui « le poème est comme une poignée de main ».

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Henri a une longue pratique de la poésie et beaucoup à dire quand on l'interviewe. (Ph Guy Bernot)

Ses amis poètes toulousains en sont conscients et c'est dans la fraternité qu'ils ont décidé de le fêter le dimanche 28 juin, à la Cave Poésie de Toulouse, dans le cadre du Marathon des mots et en partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
Ils n'oublient certes pas qu'il est d'abord l'auteur de plus d'une vingtaine de recueils, un poète « libre-senteur », dont ils ont lu des extraits de ses principaux livres. Lui-même a dit certains de ses poèmes et répondu aux questions que je lui posais et que la poésie suscite quand on veut « vivre grandeur nature ».

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Les amis d'Henri étaient réunis sur la scène de la Cave Poésie de Toulouse. (Photo Guy Bernot)

On participéà cette fête en entrée libre : Michel Baglin, Philippe Berthaut, Georges Cathalo, Casimir Prat, Serge Pey, Jacqueline Roques, Bruno Ruiz, Christian Saint Paul et, bien sûr Henri lui-même, qui a fait connaitre à la cinquantaine de personnes du public ces derniers inédits.

Pour en savoir plus sur Henri Heurtebise : cliquer ici et cliquer là. Et encore ici



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